Ryadh Salihin

Sommaire | Chap. 1 | 51. L'espérance

Allah a dit :

Coran 39.53 : [Dis: "Ô Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde d´Allah. Car Allah pardonne tous les péchés. Oui, c´est Lui le Pardonneur, le Très Miséricordieux"]

Coran 34.17 : [Saurions-Nous sanctionner un autre que le mécréant ?]

Coran 20.48 : [Il nous a été révélé que ceux qui refusent de croire et tournent le dos à la foi seront châtiés.]

Coran 7.156 : [Et Ma miséricorde embrasse toute chose.]

 

412. Selon 'Oubada Ibn as-Samit , le Messager de Dieu a dit : « Celui qui atteste qu'il n'est de dieu que Dieu, Seul et sans associé, que Muhammad est Son serviteur et messager, que Jésus est Son serviteur et messager, Son Verbe déposé en Marie, un Esprit émanant du Seigneur et que le Paradis et l'Enfer sont des réalités, Dieu le fera entrer au Paradis quelles que soient ses actions. » [Bukhari et Muslim]

Une version de Muslim mentionne : « Celui qui atteste qu'il n'est de dieu que Dieu et que Mulhammad est le Prophète de Dieu, Dieu lui épargnera l'Enfer. »

Ce qu'il faut retenir :
Celui qui meurt tout en étant croyant, même les grands pêchés qu'il aurait commis ne le sortiront pas de l'islam ; il se peut que Dieu le fasse entrer directement au Paradis, comme il se peut qu'il fasse un séjour en Enfer. En tout état de cause, il ne restera pas en Enfer éternellement et le Paradis sera sa demeure finale.

413. Selon Abou Dharr , le Prophète a dit : « Dieu - Honoré et Glorifié - a dit : « Quiconque accomplit une bonne action se la verra multipliée par dix ou plus encore; quant à celui qui commet une mauvaise action, il sera rétribué par un châtiment équivalent ou il se peut que Je lui pardonne. Celui qui se rapproche de Moi d'un empan, Je Me rapprocherai de lui d'une coudée. Celui qui se rapproche de Moi d'une coudée, Je Me rapprocherai de lui d'une envergure, celui qui vient à Moi en marchant, Je viendrai à lui avec empressement. Celui qui Me rencontrera en ayant commis tout ce que peut contenir la Terre comme pêchés, excepté l'associationnisme, J'irai à lui en lui accordant un pardon à la mesure de ses fautes. » [Muslim]

414. Selon Jabir , rapporte : Un bédouin vint trouver le Prophète et lui demanda : « O Prophète de Dieu, quelles sont les deux actions dont les conséquences sont irréversibles ? » Le Prophète répondit : « Celui qui meurt sans rien associer à Dieu entrera au Paradis et celui qui meurt en ayant attribué à Dieu un associé entrera en Enfer. » [Muslim]

415. Selon Anas , le Prophète dit à Mu'adh ibn Jabal qui était adossé derrière lui sur une monture : « O Mu'adh! » - « A ton service, Envoyé de Dieu, répondit Mu'adh. » - « O Mu'adh! » - « A ton service, Envoyé de Dieu, réitera Mu'adh. » - « O Mu'adh ! » - « A ton service, Envoyé de Dieu, répondit Mu'adh pour la troisième fois. » Le Prophète dit alors : « Il n'est pas un serviteur qui n'atteste qu'il n'est de dieu que Dieu et que Muhammad est Son serviteur et messager sans que Dieu ne lui épargne l'Enfer. » - « O Envoyé de Dieu ! N'informerais-je pas les gens afin qu'ils se réjouissent de la bonne nouvelle ? » - « Ils s'en remettraient [alors à cette seule action], répondit le Prophète. » Cependant, Mu'adh annonça cela à la mort du Prophète de peur de tomber dans le pêché pour ne pas avoir transmis ce hadith. [Bukhari et Muslim]

416. Abu Hurayra - ou Abu Sa'id al-Khudri (le transmetteur a un doute, mais cela n'infirme en rien sa validité puisque tous les Compagnons sont fiables) rapporte : Pendant la bataille de Tabuk, une famine se déclara. Les Compagnons demandèrent : « O Prophète de Dieu, si tu nous autorisais a égorger nos chameaux, nous mangerions leur chair et nous enduirions nos corps de leur graisse. » - « Faites, répondit le Prophète. » A ce moment, 'Omar apparut et s'adressa au Prophète en ces termes : « O Envoyé de Dieu, si tu les laisses faire, le nombre de montures diminuera considérablement. Demande-leur donc d'apporter le reste de leurs provisions puis invoque Dieu pour qu'Il les bénisse, Il accordera sans aucun doute la bénédiction sur cette nourriture. » Le Prophète approuva la proposition de 'Omar et fit étendre une nappe de peau et demanda que l'on dépose les restes de leurs provisions. Un homme arriva alors avec une poignée de mais, un autre avec une poignée de dattes, un autre encore avec un morceau de pain jusqu'à ce que fut rassemblé un peu de nourriture. L'Envoyé de Dieu invoqua alors Dieu pour la bénir puis leur dit : « Prenez de la nourriture dans vos récipients. » Ils s'exécutèrent jusqu'à ce qu'il ne restât pas un récipient parmi la troupe qui ne fut rempli, tous mangèrent à satiété et il y eut même des restes. Le Prophète dit alors : « J'atteste qu'il n'est de dieu que Dieu et que je suis Son Prophète. Pas un serviteur qui rencontrera son Seigneur, convaincu de ces deux attestations, ne se verra interdire le Paradis. » [Muslim]

417. 'Itban Ibn Malik , l'un de ceux qui avaient pris part à la bataille de Badr, rapporte : « J'étais l'imam de ma tribu, les Banu Salim. Lorsque la saison des pluies arriva, un torrent s'interposa entre ma tribu et moi, si bien qu'il me fut difficile de le traverser afin de me rendre à leur mosquée. Je me rendis chez le Prophète et lui dit : « Ma vue a grandement diminué, et le torrent qui me sépare de ma tribu coule à flots pendant la saison des pluies, si bien qu'il m'est difficile de le franchir. Je souhaiterais donc que tu viennes accomplir la Salat dans ma maison, dans un endroit que je transformerai en mosquée. » Le Prophète répondit : « Je le ferai. » Le lendemain, à une heure où le soleil était déjà haut dans le ciel, le Prophète vint en compagnie d'Abu Bakr. Il me demanda la permission d'entrer chez moi, je la lui accordai. Il ne s'assit pas avant de m'avoir dit : « Ou voudrais-tu que j'accomplisse la Salat ? » Je lui indiquai alors l'endroit et le Prophète se mit en position pour prier puis commença la Salat [par Allahu Akbar] et nous nous rangeâmes derrière lui. Il accomplit deux unités de prière (deux rakaat) puis formula le salut final, puis nous saluâmes à notre tour. Je le retins pour prendre le repas [constitué de khazira, sorte de galette] préparé spécialement pour lui. Les gens aux alentours apprirent la venue du Prophète chez moi et affluèrent, si bien qu'ils finirent par être très nombreux. Un homme demanda : « Que fait Malik ibn Dukhshum ? Je ne le vois pas. » Un autre répondit : « C'est un hypocrite qui n'aime pas Dieu et Son Prophète. » Le Prophète s'exclama alors : « Ne dis pas cela ! N'a-t-il pas déclaré qu'il n'est de dieu que Dieu, recherchant ainsi la satisfaction de Dieu ? » L'homme lui répondit alors : « Dieu et Son Prophète sont plus savants. Quant à nous, nous ne le voyons exprimer sa sympathie et s'entretenir qu'avec les hypocrites. » Le Prophète répliqua : « Dieu a certes interdit l'Enfer à quiconque proclame qu'il n'est de dieu que Dieu, recherchant ainsi la satisfaction divine. » [Bukhari et Muslim]

418. 'Omar Ibn Al Khattab , rapporte : Le Prophète se rendit auprès de prisonniers. Soudain, une prisonnière se précipita en direction d'un enfant qui se trouvait parmi les prisonniers. Elle le serra contre sa poitrine et l'allaita. A cet instant, le Prophète demanda : « Pensez-vous que cette femme puisse jeter son enfant au feu ? » - « Non, par Dieu ! » - « Dieu est assurément plus Miséricordieux à l'égard de Ses serviteurs que ne l'est cette femme envers son enfant, dit le Prophète. » [Bukhari et Muslim]

419. Selon Abou Hourayra , le Messager de Dieu a dit : « Lorsque Dieu conçut la création, Il écrivit dans un Livre qui se trouve auprès de Lui, au-dessus du Trône : « Ma miséricorde l'emporte sur Ma colère. » [Bukhari et Muslim]

420. Il a dit encore : « J'ai entendu le Messager de Dieu dire : « Dieu a divisé la miséricorde en cent parts, Il en a gardé quatre-vingt-dix-neuf auprès de Lui et en a fait descendre une seule sur Terre. C'est grâce à cette part que les créatures se font miséricorde, au point que la bête écarte son sabot de sa progéniture de peur de la piétiner. » [Bukhari et Muslim]

Dans une autre version : « Dieu le Très-Haut possède cent parts de miséricorde, Il en a descendu une seule, répartie entre les génies, les hommes, les bêtes et les insectes. C'est grâce à cette part qu'ils se témoignent de la sympathie et se font miséricorde. C'est grâce à cette part aussi que la bête sauvage manifeste de l'affection pour sa progéniture Dieu a réservé quatre-vingt-dix-neuf parts de Sa miséricorde qu'Il répandra sur Ses serviteurs le jour de la Résurrection. »

421. Toujours selon lui, le Prophète a dit dans ce qu'il rapporte au sujet de son Seigneur, béni soit-Il et exalté : « Mon serviteur a commis un péché puis a dit : "Mon Dieu! Pardonne-moi mon péché!" » Dieu - Béni et Exalté soit-Il - répond alors : « Mon serviteur a commis un péché et a su qu'il avait un Seigneur qui pardonne les péchés et qui châtie celui qui les commet. » Le serviteur recommença à pécher et demanda à nouveau : « Seigneur ! Pardonne-moi mon péché. » Dieu - Béni et Exalté soit-Il - s'exclama encore : « Mon serviteur a commis un péché et a su qu'il avait un Seigneur qui pardonne les péchés et qui châtie celui qui les commet. » Puis le serviteur pécha encore une fois et il réitéra sa demande de pardon : « Seigneur! Pardonne-moi mon péché. » Dieu - Béni et Exalté soit-Il s'exclama à nouveau : « Mon serviteur a commis un péché et a su qu'il avait un Seigneur qui pardonne les péchés et qui châtie celui qui les commet. J'ai déjà pardonné à Mon serviteur, qu'il fasse donc ce qu'il veut. » [Bukhari et Muslim]

422. Selon Abu Hurayra, le Prophète a dit : « Par Celui qui tient mon âme dans Sa Main! Si vous ne commettiez pas de péchés, Dieu vous anéantirait et vous remplacerait par des gens qui commettraient des péchés et demanderaient pardon à Dieu qui leur pardonnerait. » [Muslim]

423. Abu Ayub Al Ansari rapporte ces propos de l'Envoyé de Dieu : « Si vous ne commettiez pas de péchés; Dieu aurait créé d'autres gens qui pécheraient, demanderaient pardon et ils verraient leurs péchés pardonnés. » [Muslim]

424. Abou Hourayra a dit : « Nous étions assis en compagnie du Prophète . Se trouvaient assis également Abu Bakr, 'Umar et un petit groupe de personnes. Le Prophète se leva et s'absenta un long moment, si bien que nous craignîmes qu'il ne fût enlevé. Nous fûmes saisis d'angoisse, ce qui nous poussa à nous lever. Je fus le premier à m'être inquiété, je partis donc à la recherche du Prophète jusqu'à parvenir à un jardin appartenant aux Ansars. Je faisais le tour du jardin, tentant de trouver l'entrée lorsque je découvris un ruisseau qui provenait d'une source extérieure au jardin et qui coulait grâce à une brèche dans le mur. J'accédai par cette ouverture au jardin et me trouvai alors en compagnie du Prophète . Il m'appela : « Abu Hurayra ! » - « Oui, Prophète, répondis-je. » Il reprit : « Que désires-tu ? » Je lui répondis : « Tu étais avec nous mais voilà que tu t'es absenté tellement longtemps que nous avons tous pris peur, en commençant par moi. Je suis donc arrivé à ce jardin et j'y suis entré tel un renard ; quant aux autres, ils sont derrière moi » Il conclut alors tout en me tendant ses sandales : « Prends ces sandales et va! Toute personne que tu rencontreras derrière ce jardin et qui attestera de manière convaincue qu'il n'est de dieu que Dieu, annonce-lui alors le Paradis ! » [Muslim]

425. Selon Abdullah Ibn 'Amr Ibn Al 'As , le Prophète récita ces paroles que Dieu a placées dans la bouche d'Abraham : « Seigneur! Ils ont égaré un grand nombre d'hommes ! Quiconque me suivra sera des miens. » (Coran 14.36). Et celles dites par Jésus : « Si Tu les châties, Tu en as le droit, car ce sont Tes créatures. Et si Tu leur pardonnes, Tu es, en vérité, le Puissant, le Sage! » (Coran 5.118) Le Prophète leva alors ses mains et dit : « Seigneur Dieu! Ma communauté ! Ma communauté ! » Et il pleura. Dieu glorifié et honoré dit à Gabriel : « O Gabriel! Va voir Mohammad (et Dieu est bien Informé) et demande-lui ce qui le fait pleurer ». Gabriel se rendit chez le Prophète qui l'informa de ce qu'il avait dit (et Dieu en est bien Informé). Dieu dit alors à Gabriel : « O Gabriel ! Rends-toi auprès de Muhammad et dis-lui que Nous allons lui donner satisfaction à propos de sa communauté et qu'il ne sera pas lésé. » [Muslim]

426. Mou'adh Ibn Jabal rapporte : « J'étais assis sur un âne derrière le Prophète lorsqu'il me dit : « O Mu'adh, connais-tu le droit que Dieu à sur Ses serviteurs et celui des serviteurs sur Dieu ? » Je lui répondis : « Dieu et Son Prophète sont plus savants. » Il me dit : « Le droit de Dieu sur Ses serviteurs est qu'ils Lui doivent adoration, sans rien Lui associer. Quant au droit du serviteur sur Dieu, c'est qu'Il ne châtiera personne qui ne Lui donne pas d'associé. » Je lui demandai alors : « O Prophète de Dieu, n'informerais-je pas les gens de cette bonne nouvelle? » - « Non, répondit-il. Ne les informe pas, de peur qu'ils ne s'en remettent uniquement à cela. » [Bukhari et Muslim]

427. Selon Al Bara Ibn 'Azib , le Prophète a dit : « Lorsque le musulman sera interrogé dans sa tombe, il attestera qu'il n'est de dieu que Dieu et que Muhammad est le Prophète de Dieu, conformément à la parole divine suivante : « Dieu affermit ainsi les croyants par de fermes propos dans la vie présente et dans la vie future. » (Coran 14.27) [Bukhari et Muslim]

428. Selon Anas , le Messager de Dieu a dit : « Lorsque le mécréant accomplit une bonne action, Dieu le gratifie en ce monde. Quant au croyant, s'il accomplit une bonne action, Dieu la lui réserve pour l'au-delà et lui attribue quelque subsistance, en récompense de son obéissance. » [Muslim]

Dans une autre version : « Dieu ne lèse en rien un croyant qui accomplit une bonne action : Il le récompensé en ce monde et dans l'au-delà. Quant au mécréant, il est recompensé en ce monde pour les bonnes actions qu'il a accomplies, jusqu'à ce que, parvenu à l'au-delà, il ne lui reste plus aucune action à rétribuer. »

429. Selon Jabir , le Messager de Dieu a dit : « Les cinq prières quotidiennes sont comparables à un fleuve abondant qui coule près de la porte de l'un d'entre vous et dans lequel il se purifie cinq fois par jour. » [Muslim]

430. Ibn 'Abbas rapporte : « Il n'est pas un musulman qui meurt et que quarante hommes - n'attribuant à Dieu aucun associé - assistent à la prière mortuaire de ce défunt, sans que ces derniers n'intercèdent en sa faveur. » [Muslim]

431. Ibn Mas'ud rapporte : « Nous étions près de quarante en compagnie de l'Envoyé de Dieu sous une tente lorsqu'il dit : « Seriez-vous satisfaits de constituer le quart des gens du Paradis ? » Nous répondîmes « Oui » - « Seriez-vous satisfaits de constituer le tiers des gens du Paradis ? » Nous répondîmes « Oui » - « Par Celui qui tient l'âme de Muhammad dans Sa Main, j'espère vraiment que vous constituerez la moitié des gens du Paradis, car nul n'entrera au Paradis si ce n'est un être musulman (complètement soumis). Et, par rapport au nombre d'associateurs, vous serez aussi peu nombreux qu'un poil blanc sur la peau d'un taureau noir, ou qu'un poil noir sur la peau d'un taureau blanc. » [Bukhari et Muslim]

432. Selon Abou Musa Al Ash'ari , le Messager de Dieu a dit : « Lorsque le jour de la Résurrection viendra, Dieu enverra à chaque musulman un juif ou un chrétien et lui dira : « Voici celui qui t'a délivré du Feu. » [Muslim]

Dans une autre version de la même source : « Le Prophète a dit : « Le jour du Jugement, des musulmans viendront avec des péchés comparables aux montagnes et Dieu pardonnera. »

433. 'Abdullah Ibn 'Omar rapporte : « J'ai entendu le Messager de Dieu dire : « Le jour de la Résurrection, le Croyant sera rapproché de son Seigneur qui le recouvrira de Sa miséricorde et lui fera avouer ses péchés. Dieu lui dira : « Reconnais-tu tel péché ? Et tel autre? » - « Oui, Seigneur! Je reconnais les avoir commis, dira le croyant. » Dieu lui dira alors : « Je les ai certes cachés en ce monde et Je te les pardonne en ce jour. » On lui remettra alors le livre de ses bonnes actions. » [Bukhari et Muslim]

434. Ibn Mas'ud rapporte : Un homme embrassa une femme. Il alla trouver le Prophète et l'en informa. Dieu révéla à ce sujet : « Prie aux deux extrémités du jour et à certaines parties de la nuit. Certes, les bonnes actions chassent les mauvaises. » (Coran 11.114) L'homme demanda alors au Prophète : « O Prophète, est-ce à moi qu'est destiné ce verset ? » - « Il est destiné à ma communauté tout entière, répondit le Prophète. » [Bukhari et Muslim]

435. Selon Anas , un homme est venu trouver le Prophète et lui demanda : « O Messager de Dieu! J'ai commis un péché, fais-moi donc subir le châtiment que je mérite ». A ce moment on annonça la prière. Il pria en compagnie du Messager de Dieu . Lorsqu'il acheva sa prière, il dit : « O Messager de Dieu! J'ai commis un péché, fais-moi subir le châtiment que je mérite ». Il lui dit : « As-tu accompli la prière en notre compagnie ? » - « Oui, répondit l'homme. » - « Ton péché t'est donc pardonné, conclut le Prophète ». [Bukhari et Muslim]

436. Toujours selon lui, le Messager de Dieu a dit : « Dieu accorde assurément la satisfaction à tout serviteur qui, après avoir mangé et bu, remercie son Seigneur. » [Muslim]

437. Selon Abou Musa , le Prophète a dit : « Dieu le Très-Haut étend Sa Main la nuit pour agréer le repentir de celui qui pèche le jour et Il étend Sa Main le jour pour agréer le repentir de celui qui pèche la nuit et ce jusqu'au jour où le soleil se lèvera de l'Occident (c'est à dire le Jour de la Résurrection) ». [Muslim]

438. 'Amr Ibn 'Abasa as-Sulami rapporte :

« Au temps de l'ignorance, je considérais que les gens vivaient dans la perdition et qu'ils n'accompliraient rien de valable tant qu'ils vénéreraient les idoles. J'appris alors qu'un homme se trouvant à La Mecque apportait un message nouveau. J'enfourchai ma monture et me dirigeai auprès de lui ; je constatai alors qu'il s'agissait de l'Envoyé de Dieu , qui se cachait de sa tribu qui le traitait avec impudence. Je me fis conduire chez le Prophète qui se trouvait à La Mecque et l'interrogeai : « Qui es-tu ? » - « Un prophète. » - « Et qu'est donc un prophète ? » - « C'est Dieu qui ma envoyé. » - « Et pour quelle mission t'a-t-Il envoyé ? » - « Il m'a envoyé afin de faire respecter les liens de parenté, de détruire les idoles, et pour que l'unicité de Dieu soit proclamée, sans rien Lui associer, répondit le Prophète. »

Je lui demandai : « Et qui donc se porte à tes côtés pour accepter cela ? » Il répondit : « Un homme libre et un esclave. » A ce jour, seuls Abu Bakr et Bilal croyaient en son message. Je lui déclarai : « Je veux te suivre. » - « Tu ne parviendras pas a me suivre actuellement, ne vois-tu pas ma situation ? Retourne plutôt vers ta tribu, et lorsque tu entendras que ma position s'est renforcée, à ce moment-là, rejoins-moi, répondit le Prophète.

Je retournai donc dans ma tribu. Le Prophète arriva à Médine alors que je demeurais toujours dans ma tribu. J'écoutais les nouvelles et je m'enquérais de la venue du Prophète à Médine ; jusqu'à ce qu'un groupe de ma tribu s'y rende. Je leur demandai : « Qu'en est-il de cet homme qui est arrivé à Medine ? » - « Les gens se précipitent vers lui et son peuple à tenté de le tuer sans succès, répondirent-ils. » Je me rendis alors à Médine et questionnai le Prophète : « O Envoyé de Dieu, me reconnais-tu ? » - « Oui, tu m'as rencontré à La Mecque, répondit le Prophète. » Je lui demandai : « Envoyé de Dieu, informe-moi de ce dont Dieu t'a informé et que j'ignore. Enseigne-moi la Salat. »

Il dit alors : « Accomplis la Salat puis abstiens-toi de l'accomplir jusqu'à ce que le soleil monte à l'horizon de la hauteur d'une lance, car à ce moment, le soleil se lève entre les cornes d'un démon et les négateurs se prosternent devant lui. Ensuite, accomplis la Salat, car à ce moment, les anges assistent à cette Salat et s'en portent témoins. Ensuite, abstiens-toi d'accomplir la Salat quand l'ombre de la lance (plantée au sol) est réduite à son minimum. C'est à ce moment que l'on attise l'Enfer. Lorsque l'ombre recommencera à croître, accomplis la Salat car les anges s'en portent témoins. Après avoir accompli la Salat al-'Asr, abstiens-toi à nouveau jusqu'au coucher du soleil, car à ce moment, le soleil se couche entre les cornes d'un démon et les négateurs se prosternent devant lui. »

Je lui demandai : « Messager de Dieu, parle-moi donc des ablutions. » Le Prophète dit alors : « Il n'est pas un homme parmi vous qui s'apprête à faire ses ablutions, en se rinçant la bouche et le nez sans qu'il se voie pardonner les péchés commis par ceux-ci. Puis, s'il se lave le visage comme Dieu le lui a ordonné, tous les péchés commis par son visage s'effacent avec l'eau qui s'écoule par la pointe de sa barbe. Puis, lorsqu'il se lave les mains jusqu'aux coudes, les péchés commis par ses membres s'effacent avec l'eau qui s'écoule de l'extrémité de ses doigts. Lorsqu'il passe ses mains humides sur sa tête, les péchés commis par celle-ci s'effacent avec l'eau passée sur la pointe de ses cheveux. Puis, lorsqu'il se lave les pieds jusqu'aux chevilles, les péchés commis par ses membres s'effacent avec l'eau qui s'écoule par la pointe de ses pieds. Enfin, lorsqu'il se lève pour accomplir la Salat, glorifiant Dieu, Lui adressant des louanges et L'exaltant comme il se doit - ne libérant son coeur que pour Lui - ses péchés lui sont effacés, [jusqu'à redevenir] tel qu'il était lorsque sa mère le mit au monde. »

'Amr Ibn 'Abasa rapporta ce hadith à Abu Umama, Compagnon du Prophète . Ce dernier lui dit : « 'Amr ibn 'Abasa, sois bien attentif à ce que tu dis! On accorderait tout cela à un homme en une seule fois ? » 'Amr ibn 'Abasa répondit : « Abu Umama, mon âge est avancé, mes os sont devenus fragiles et mon heure (celle de la mort) est proche. Je n'ai donc nul besoin de mentir sur Dieu, ni sur Son Prophète. Et, certes, si je ne l'avais entendu du Prophète qu'une, deux ou trois fois (il compta ainsi jusqu'à sept), je n'aurais jamais rapporté ce hadith, mais je l'ai entendu plus souvent que cela. » [Muslim]

439. Selon Abou Musa Al Ash'ari , le Messager de Dieu a dit : « Lorsque Dieu veut faire miséricorde à une communauté, Il reprend l'âme du prophète de cette communauté avant qu'elle périsse, de façon à en faire son éclaireur et son précurseur. Mais s'Il veut la perte d'une communauté, Il l'a châtié alors que son prophète est encore en vie et la fait périr sous ses yeux. Dieu le console ainsi des moments où son peuple le traitait de menteur et n'obéissait pas à ses ordres. » [Muslim]