Ryadh Salihin

Sommaire | Chap. 4 | 119. La longueur du qamis et de l'extrémité du turban

790. Asma' Bint Yazid al-ansariyya rapporte : « Les manches du qamis du Prophète lui arrivaient aux poignets. » (Tirmidhi et Abou Dawud)

791. Selon Ibn 'Omar , le Prophète a dit : « Le jour de la Résurrection, Dieu ne regardera pas celui qui laisse traîner son vêtement par orgueil » Abu Bakr demanda : « O Prophète de Dieu, mon pagne traîne par terre lorsque je ne le ramène pas à moi. » - « Tu n'es pas de ceux qui le font par orgueil. » [Bukhari]

792. Selon Abou Hourayra , le Prophète a dit : « Le jour de la Résurrection, Dieu ne regarde pas celui qui laisse traîner son pagne par arrogance. » [Bukhari et Muslim]

793. Selon Abou Hourayra , le Prophète a dit : « La partie du pagne qui se trouve sous les chevilles est vouée au Feu. » [Bukhari]

Ce qu'il faut retenir :
- La partie du pied couverte par le vêtement est destinée au Feu, selon certains savants, que cet acte soit commis par vanité ou non. Pour d'autres, il est seulement déconseillé de laisser traîner son vêtement tant que l'homme ne le fait pas par orgueil. Enfin, si on le fait pour des raisons de santé, il n'y a alors ni interdiction ni réprobation.

794. Selon Abou Dharr , le Prophète a dit par trois fois : « Il y a trois catégories de gens auxquels Dieu ne parlera pas le jour de la Résurrection ; Il ne les regardera pas, ne les purifiera pas et ils auront un châtiment douloureux. » Abu Dharr demanda alors : « Quelle déception et quelle perte ! Mais qui sont-ils, Prophète de Dieu ? » - « Celui qui laisse traîner son vêtement, celui qui rappelle ses largesses à ceux qui en ont bénéficié et celui qui vend sa marchandise avec de faux serments, répondit le Prophète. » [Muslim]

795. Selon Ibn 'Omar , le Prophète a dit : « Laisser traîner son vêtement par ostentation concerne le pagne, le qamis et le turban. Celui qui les laisse traîner par vanité, Dieu ne le regardera pas le jour de la Résurrection. » (Abou Dawud et Nasa'i)

796. Jabir Ibn Soulaym rapporte : « J'ai vu un homme dont les gens acceptaient tous les avis et se conformaient à tous ses propos. Je demandai : « Qui est-il ? » Ils répondirent : « C'est le Prophète de Dieu. » Je le saluai alors par deux fois en ces termes : « Sur toi la paix, O Prophète de Dieu ! » Le Prophète me répondit : « Ne dis pas : "Sur toi la paix, car c'est la salutation réservée aux morts mais dis plutôt : "Que la paix soit sur toi" Je demandai : « Es-tu le Prophète de Dieu ? » « Je suis bien le Prophète de Dieu qui, si tu l'invoques, te délivra du mal qui te touche, fera pousser les récoltes après une année de sécheresse et te ramenera ta monture après que tu l'aies perdue dans le désert, répondit le Prophète. »

Je lui demandai : « Donne-moi un conseil. » - « N'insulte personne, me répondit-il. » Depuis, je n'ai insulté ni homme libre, ni esclave, ni chameau, ni brebis. Il ajouta également : « Ne méprise aucune bonne action, aussi minime soit-elle ; parle à ton Frère avec un visage souriant, car cela constitue une bonne action. Relève ton pagne jusqu'à mi-mollet ; si tu ne peux t'y résoudre, relève-le jusqu'aux chevilles. Garde-toi de laisser traîner ton pagne car cela fait partie de la vanité et Dieu n'aime pas la vanité. Et si quelqu'un venait à t'insulter et à t'invectiver par des défauts qu'il te connaît, ne le dénigre pas en mentionnant les défauts que tu lui connais ; ses paroles se retourneront ainsi contre lui. » (Abou Dawud et Tirmidhi)

797. Abou Hourayra rapporte : « Un homme accomplissait la salat, laissant son vêtement traîner par terre ; le Prophète lui dit : « Va accomplir tes ablutions! » L'homme alla accomplir ses ablutions puis revint, mais le Prophète réitéra : « Va accomplir tes ablutions! » Quelqu'un demanda alors : « Prophète de Dieu, pourquoi lui as-tu ordonné d'accomplir ses ablutions sans en préciser la raison ? » Le Prophète répondit : « Il a accompli la salat en laissant son vêtement traîner à terre; or, Dieu n'accepte pas la salat de celui qui agit ainsi. » (Abou Dawud)

Ce qu'il faut retenir :
- Le Prophète a ordonné à l'homme de recommencer ses ablutions afin qu'elles soient un moyen d'effacer le péché qu'il a commis en laissant traîner son vêtement à terre . Shaykh Albani considère fa chaîne de rapporteurs de ce hadith comme étant faible (dahif).

798. Qays Ibn Bishr rapporte : « Mon père, qui était un proche d'Abu Darda m'a rapporté ces propos : il y avait à Damas un Compagnon du Prophète du nom d'Ibn Hanzaliyya. C'était un homme solitaire qui ne fréquentait que très rarement les gens. Il passait son temps en salat, et lorsqu'il terminait, il prononçait des louanges et des glorifications jusqu'à ce qu'il rejoigne sa famille. Un jour, il passa devant nous alors que nous étions chez Abu Darda qui lui demanda : « Dis-nous une parole qui nous soit profitable et qui ne te causera pas de préjudice. » Il dit alors : « Le Prophète envoya une troupe en expédition. A son retour, un homme parmi eux s'installa à la place même qu'occupait habituellement le Prophète dans l'assemblée.

Il dit à son voisin : "Si tu nous avais vu lorsque nous avons rencontré l'ennemi ! Untel fit une attaque et poignarda un adversaire tout en s'écriant : Prends cela de la part d'un jeune ghifarite (de la tribu des Banu Ghifar) ! Que penses-tu de sa déclaration ?" Son voisin répondit : "Il a selon moi annulé le salaire de son action." L'autre intervint en ces termes : "Je n'y vois pour ma part aucun inconvénient." Une vive discussion éclata si bien que le Prophète en fut informé et déclara : "Pureté à Dieu! Il n'y a aucun mal à ce qu'il soit rétribue et loué (en ce monde)." » J'ai pu alors constater la joie d'Abu Darda à l'écoute de ces propos ; puis il leva la tête en direction d'Ibn Hanzaliyya et lui dit : « Est-ce bien toi qui as entendu ces propos du Prophète ? » - « Oui, répondit-il » Abu Darda : ne cessa de répéter ces paroles si bien que je pensai qu'il allait finir par s'agenouiller devant lui. Un jour, il passa devant nous, et Abu Darda lui demanda à nouveau : « Dis-nous une parole qui nous soit profitable et qui ne te causera pas de préjudice. »

Il dit alors : « Le Prophète nous a dit : "Celui qui entretient une monture (pour la guerre) est comparable à celui qui tend sa main en vue de faire l'aumône sans jamais la retenir." » Puis, un autre jour, il passa devant nous et Abu Darda l'interpella de nouveau : « Dis nous une parole qui nous soit profitable et qui ne te causera pas de préjudice. » Il répondit alors : « Le Prophète a dit : "Quel excellent homme serait ce Khuraym al-Usaydi, si ce n'était la longueur de ses cheveux et le fait de laisser traîner son vêtement par terre." Cette nouvelle parvint à Khuraym qui s'empressa de prendre un couteau et de se couper les cheveux jusqu'au niveau des oreilles et de relever son pagne jusqu'à mi-mollet. »

Puis il passa de nouveau devant nous et Abu Darda de réitérer sa requête : « Dis nous une parole qui nous soit profitable et qui ne te causera pas de préjudice. » Ibn Hanzaliyya répondit : « J'ai entendu le Prophète dire : "Vous allez rejoindre vos frères, soignez donc vos montures et arrangez vos habits jusqu'à ce que vous soyez tels un grain de beauté parmi les gens. Certes, Dieu n'aime pas la grossièreté ni l'homme qui agit avec indécence. » (Abou Dawud)

799. Selon Abou Sa'id Al Khoudri , le Prophète a dit : « Le pagne du musulman doit arriver a mi-mollet ; il n'y a cependant pas de mal à ce qu'il atteigne les chevilles. Ce qui se trouve au-dessous des chevilles est voué au Feu. Celui qui laisse traîner son pagne par arrogance, Dieu ne le regardera pas. » (Abou Dawud)

800. Ibn 'Omar rapporte : « Je passai devant le Prophète et mon pagne traînait par terre ; il me dit : "O 'Abdullah, relève ton pagne !" Je le relevai alors mais il ajouta : "Encore !" Je le relevai davantage, et depuis ce jour, je n'ai cessé de veiller à cette recommandation. » Certains interrogèrent Ibn 'Omar : « Jusqu'où faut-il relever son pagne ? » - « Jusqu'à mi-mollet, répondit-il. » [Muslim]

801. Selon Ibn 'Omar , le Prophète a dit : « Celui qui laisse traîner son vêtement par vanité, Dieu ne le regardera pas le jour de la Résurrection. » Umm Salama demanda alors : « Que font les femmes alors des pans de leur voile ? » - « Qu'elles les abaissent d'un empan, répondit le Prophète. » - « Mais leurs pieds seront découverts. » « Qu'elles les abaissent donc d'une coudée sans y ajouter quoi que ce soit, conclut le Prophète. » (Abou Dawud et Tirmidhi)