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Critique du Coran

 

13.1 ‘‘Les contradictions dans le Coran’’ :

13.1.1 D’après l’auteur : M. ZERBO estime que le Coran contient beaucoup de versets qui se contredisent.

Selon lui (section V) : « La Sourate 61.9 contredit la Sourate 2.136 selon laquelle le Coran est pour les musulmans et la Bible pour les Chrétiens. »

« Le verset 3.55 contredit le verset 6 de la Sourate 61 » La Sourate 61.9 contredit également les versets suivants de la Sourate : la Table 5.15.16.44/48, 48/52 : ‘‘O gens de l’Ecriture...Vous avez reçu de Dieu la lumière et un livre plein de substance’’ (v.15) ‘‘ Par ce livre, Dieu mettra dans la voie du salut ceux qui cherchent la grâce. Par Sa volonté, Il les arrachera des ténèbres pour les mettre en pleine lumière et Il les dirigera dans la voie droite’’ (v16). ‘‘ Nous t’avons révélé le pentateuque qui est à la fois un guide et une lumière. Il a servi aux prophètes, modèles de soumission, à juger les Juifs. De même qu’il sert aux prêtres de ces derniers et à leurs docteurs, dépositaires du livre de Dieu...Ceux qui ne jugent pas conformément aux révélations de Dieu, voilà les vrais infidèles’’ (v.44/48). ‘‘Nous t’avons révélé le livre (le Coran) expression de la vérité pour confirmer les Livres qui l’ont précédé et assurer leur permanence...A chaque peuple nous avons donné une loi et une voie’’ (v48/52).

L’auteur poursuit : « Dans ces versets, nous constatons de nombreuses contradictions. La plus notoire est contenue dans le verset 48/52 où le Coran, « Le livre, expression de la vérité » est venu non seulement remplacer « les livres qui l’ont précédé », mais encore les confirme, « assure leur permanence », c’est-à-dire leur pérennité. Il est donc leur gardien, leur sentinelle. Il est dit encore dans la Sourate du Bétail : « ...Les principes de Dieu sont immuables.. » (Sourate 6.34) »

« Enfin, je posais à mon visiteur cette question : ‘‘ Si c’est le même Dieu qui a donné le Coran à Ahmed (ou Muhammad) et le livre (la Bible) aux chrétiens pourquoi le Coran dit ceci : « Nous croyons aux messages apportés par leur Seigneur », comme si ce Seigneur qui est Dieu, n’est pas celui des Musulmans ? ’’ « Après un moment de réflexion, il me dit : ‘‘Franchement, je ne comprends pas pourquoi ce ‘‘leur Seigneur’’, étant donné que notre Dieu est aussi le Dieu des Chrétiens. Avec les contradictions que nous constatons, je crois que tout cela ne vient pas de Dieu, mais plutôt de l’auteur du Coran. Si Dieu donne un livre à chaque peuple, le peuple des idolâtres en a également droit, car ils sont également des créatures de Dieu. » (page 17) « A cela, nous nous sommes mis à rire. Puis je lui ai dit que Dieu, en effet, n’a pas donné plusieurs livres aux hommes, car Dieu n’est pas un Dieu de contradictions. » (page18)

13.1.2 Réplique :

Il n’est pas étonnant que M. Zerbo parle de contradictions étant donné qu’il ne connaît pas la langue arabe. La méconnaissance de cette langue l’empêche malheureusement de percevoir ses subtilités sémantiques et lexicales. Et comme le Coran étant l’expression par excellence de la langue arabe, il est tout à fait logique qu’un non-Arabe, n’ayant pas étudié cette langue, ne soit pas en mesure de comprendre le sens de ses versets.

a) Y a-t-il contradiction entre le verset 9 de la Sourate 61 et le verset 136 de la Sourate 2 ?

Examinons ces versets : 61.9 : « C’est Lui qui a envoyé Son messager avec la guidée et la religion de Vérité pour la placer au-dessus de toute autre religion, en dépit de l’aversion des polythéistes. »

2.136 : « Dites : ‘‘ Nous croyons en Allah, à ce qui nous a été révélé, à ce qui a été révélé à Abraham, à Ismaël, à Isaac, à Jacob et aux Tribus, à ce qui a été donné à Moïse et à Jésus ; à ce qui a été donné aux prophètes, de la part de leur Seigneur : nous ne faisons aucune distinction entre eux. Et à Lui nous sommes soumis’’. »

Il faut placer chaque verset dans son contexte. Le premier verset (61.9) fait suite à un verset précédent faisant état de l’acharnement des mécréants et des polythéistes contre le Coran : « Ils veulent éteindre de leur bouche, la lumière d’Allah, alors qu’Allah parachèvera Sa lumière en dépit de l’aversion des mécréants. » s 61, v8

Les mécréants multipliaient les attaques contre le coran et le prophète Muhammad, taxant ce dernier de fou, de sorcier, d’imposteur, qui a inventé le Coran et l’aurait, selon eux, attribué à Dieu.

Dieu leur répond que c’est de Lui que procède cette lumière ; c’est Lui qui a envoyé Son messager avec la guidée (al-huda) et la religion de la Vérité pour la placer au-dessus de toute autre religion malgré les attaques incessantes de ses adversaires.

Ce verset ne contredit nullement le verset 136 de la Sourate 2 aux termes duquel Dieu apprend aux croyants la vraie foi qui englobe la croyance en tous les Livres révélés et en tous les prophètes.

La foi enseignée aux Musulmans ne fait pas de distinction entre les prophètes comme c’était et c’est toujours le cas des Juifs et des Chrétiens qui ne croient pas à tous les Livres et à tous les messagers. Chacune des communautés juive et chrétienne de Médine s’efforçait de tirer vers elle les nouveaux Musulmans. Ce verset a été révélé à la suite du harcèlement des Musulmans par ces derniers. Dieu leur ordonne de dire : Nous croyons à Allah, à ce qui nous a été révélé, c’est-à-dire le Coran, à ce qui a été révélé à Abraham, à Ismaël, à Isaac, à Jacob et aux Tribus- il s’agit des douze Tribus d’Israël (Gn 49.2-28) - à ce qui a été donné à Moïse et à Jésus ; à ce qui a été donné aux prophètes, de la part de leur Seigneur.

L’expression ‘‘ de la part de leur Seigneur’’ est très correcte en arabe.

Elle ne l’est pas moins en français. La phrase serait incorrecte ou incomplète sans cette formule. De même qu’il serait ambigu de dire ‘‘ ce qui a été donné aux Prophètes de la part du Seigneur’’, le terme ‘‘ Seigneur’’ est équivoque ; il peut désigner ou sous-entendre un roi, un chef, un empereur. Par contre, l’expression ‘‘de la part de leur Seigneur’’ permet d’éviter toute confusion, étant donné que le Seigneur des prophètes ne peut être que Dieu.

Pourquoi n’est-t-il pas dit : ‘‘ de la part de notre Seigneur’’ ?

En arabe, la phrase est lourde phonétiquement, inadéquate sur le plan rhétorique, moins significative du point de vue sémantique.

De plus, elle évoque l’idée de personnalisation, d’intériorisation de la divinité comme si ce Seigneur était exclusivement celui des Musulmans et non pas le Seigneur des prophètes.

Mais quand on dit ‘‘leur Seigneur’’ (le Seigneur des prophètes), cela implique qu’il est le Seigneur de tout le monde.

Cette manière de s’exprimer participe des particularités syntaxiques des langues sémitiques.

Tel un frère aîné qui demande à ses frères germains d’aller demander telle ou telle chose à ‘‘ votre père’’, au lieu de dire ‘‘ notre père’’.

Le Coran est une merveille littéraire, caractérisée par l’harmonie et l’équilibre entre le sens et l’éloquence, la forme et le fond, la rime et la prose. La beauté de son style n’influe nullement ni sur la clarté ni sur la pertinence du sens de ses versets.

Le verset se termine par ce passage « Nous ne faisons aucune distinction entre eux (les prophètes) et à Lui nous sommes entièrement soumis. »

On voit bien qu’il n’y a point de contradiction entre les deux versets. Décidément, M. Zerbo est très mal placé pour émettre ce genre de critique, parce que pareilles expressions foisonnent dans l’Ancien Testament.

Ce langage n’est pas spécifique au Coran, nous avons une foule d’exemples dans la Bible :

A propos des sacrificateurs, Dieu dit : « Ils seront saints pour leur Dieu, et ils ne profaneront pas le nom de leur Dieu ; car ils offrent à l’Eternel les sacrifices consumés par le feu, l’aliment de leur Dieu : ils seront saints. » Lv 21.6

Doit-on comprendre que ce Dieu est le Dieu des sacrificateurs seuls ?

Ou encore, lorsqu’on lit dans Juges 11.23, 24 : « Et maintenant que l’Eternel, le Dieu d’Israël, a chassé les Amoréens devant son peuple d’Israël, est-ce toi qui aurais la possession de leur pays ? Ce que ton dieu Kemosch te donne à posséder, ne le possèderais-tu pas ? Et tout ce que l’Eternel, notre Dieu, a mis en notre possession devant nous, nous ne le posséderions pas ! »

Comment doit-on interpréter les termes ‘‘ le Dieu d’Israël’’, ‘‘Notre Dieu’’ ? S’agit-il du Dieu des Juifs seulement ou du Dieu de l’humanité ?

Ou encore : « Mais ils péchèrent contre le Dieu de leurs pères, et ils se prostituèrent après les dieux des peuples du pays, que Dieu avait détruits devant eux. Le Dieu d’Israël excita l’esprit de Pul, roi d’Assyrie... » 1Ch 5.25

Ce ‘‘Dieu de leurs pères’’ est-il aussi leur Dieu ?

Encore d’autres exemples : « Et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple » Jr 31.33 « ...Car vous m’avez envoyé vers l’Eternel, votre Dieu, en disant : Intercède en notre faveur... » Jr 42.20

Ce sont les paroles de Jérémie qui dit à son peuple : « Vous m’avez envoyé vers l’Eternel, votre Dieu », comme si ce Dieu n’était pas le sien !

Le Prophète Joël, aussi, dit à son peuple ‘‘votre Dieu’’ au lieu de dire ‘‘notre Dieu’’ :

« Et vous célébrerez le nom de l’Eternel votre Dieu » Jl 2.26 « ... Ceux qui remplissent de violence et de fraude la maison de leur Seigneur » So 2.9

« Ils seront mon peuple et je serai leur Dieu... » Za 8.8 « Car l’Eternel leur Dieu ne les oubliera pas. » So 2.7 « Mais il n’y a pas d’injustice dans leur nation, que Monseigneur s’abstienne, de peur que leur Seigneur et Dieu ne les protège » Judith 5.21 (Bible de Jérusalem).

Ainsi, peut-on répéter à satiété les exemples !

b) Y a-t-il contradiction entre le verset 55 de la Sourate 3 et le verset 6 de la Sourate 61 ?

Examinons ces versets : 3.55 : « Quand Allah dit : ‘‘ Ô Jésus, certes, Je vais mettre fin à ta vie terrestre, t’élever vers Moi, te débarrasser de ceux qui n’ont pas cru et mettre jusqu’au Jour de la Résurrection, ceux qui te suivent au-dessus de ceux qui ne croient pas. Puis, c’est vers Moi que sera votre retour, et Je jugerai entre vous, ce sur quoi vous vous opposiez. »

61.6 : « Et lorsque Jésus fils de Marie dit : « O Enfants d’Israël, je suis en vérité le messager d’Allah envoyé à vous pour confirmer la Torah avant moi et pour vous annoncer la bonne nouvelle d’un prophète qui viendra après moi, dont le nom sera « Ahmad . » Puis quand celui-ci vint à eux avec des preuves évidentes, ils dirent : « C’est là une magie manifeste. »

Il n’y a absolument aucune contradiction entre les deux versets et j’invite le lecteur à relire attentivement les versets en question pour s’assurer qu’il n’y a point de contradiction.

Dans le verset 3.55 , Dieu informe Son messager Jésus de l’imminence d’un grand événement le concernant. Il lui dit : « Je vais mettre fin à ta vie terrestre, t’élever vers Moi, te débarrasser de ceux qui n’ont pas cru et mettre jusqu’au jour de la résurrection, ceux qui te suivent au-dessus de ceux qui ne croient pas. »

Le mot ‘ ‘mutawaffika’’ est l’objet d’une vive controverse entre les exégètes musulmans.

Certains interprètent ce terme par : te rappeler, d’autres par l’expression : mettre fin à ta vie terrestre, d’autres disent : t’élever et ‘‘te faire mourir’’, c’est-à-dire la mort n’interviendra qu’après l’Ascension et le retour de Jésus sur la terre, selon d’autres, ce terme évoque le sommeil : ‘‘ t’endormir’’ puis t’élever, d’autres (al-Kachaf) en donnent une interprétation tout à fait différente : ‘ ‘mustawfi ajlek’’, c’est-à-dire te prolonger la vie, te mettre à l’abri des comploteurs, etc.

En résumé, rien ne dit que Jésus ait subi une quelconque mort avant que Dieu ne l’élève vers Lui.

Dans le même verset, Dieu promet à Jésus de mettre ceux qui le suivent au-dessus de ceux qui ne croient pas et ce, jusqu’au Jour de la résurrection.

Il s’agit des Chrétiens qui n’ont pas altéré les enseignements de Jésus et des Musulmans.

Parmi les Chrétiens qui ont vraiment suivi Jésus, figurent les Apôtres, les Chrétiens des premières générations avant l’Islam, les Ariens, les Unitariens et tous ceux qui ont cru en Jésus en tant qu’homme prophète et rejeté sa divinité. ‘‘Ceux qui ne croient pas’’, selon ce verset, sont les Juifs.

Les opinions sont partagées quant à la suprématie de ceux qui suivent Jésus. Il faut noter que cette suprématie n’est pas nécessairement une suprématie matérielle ou militaire, mais une suprématie de preuve et de force de vérité.

De ce point de vue, cette suprématie est du côté des Musulmans. D’autres estiment que les Chrétiens qui ont suivi Jésus ont toujours été au-dessus des Juifs et des mécréants parmi les autres nations.

D’autres encore soutiennent que cette prophétie devra se réaliser au profit des Musulmans après le retour de Jésus sur la terre. D’après les hadiths (propos) du prophète Muhammad (que la paix et la bénédiction soient sur lui) Jésus viendra tuer l’Antéchrist, le porc, briser la croix, abolir le tribut, gouverner et trancher les différends entre les gens sur la base de la Chari’a (lois islamiques).

Il reviendra en qualité de Musulman et sera soutenu et suivi par les Musulmans. Il confirmera l’Islam auquel il convertira les multitudes de foules qui se rallieront à sa cause et abolira toutes les autres religions. Il est fort possible que le verset ci-dessus prédit cette situation.

Le verset 61.6 consiste à rappeler, nous l’avons vu, la parole de Jésus quand il a annoncé aux Juifs sa qualité et sa mission. Il leur dit qu’il était le messager de Dieu envoyé vers eux pour confirmer la Torah et annoncer la bonne nouvelle d’un messager qui viendra après lui, nommé Ahmed. Quand il leur apporta les preuves de sa mission, ils dirent : ‘‘voilà une sorcellerie évidente’’. Qui a apporté les preuves de sa mission ? Les avis sont partagés entre Jésus et Muhammad. Puisque chacun des deux a apporté les preuves de sa mission et chacun des deux fut taxé de sorcellerie.

c) Y a-t-il contradiction entre le verset 9 de la Sourate 61 et les versets 15, 16, 44/48, 48/52 de la Sourate 5, la Table ?

Comme à l’accoutumée, nous exposons les versets en question avant d’en faire le commentaire : 61.9 : « C’est Lui qui a envoyé Son messager avec la guidée et la religion de Vérité pour la placer au-dessus de toute autre religion, en dépit de l’aversion des polythéistes. »

5. 15, 16 « Ô gens du Livre ! Notre messager (Muhammad) est venu à vous, vous exposant beaucoup de ce que vos cachiez du Livre, et passant sur bien d’autres choses ! Une lumière et un Livre explicite vous sont certes venus d’Allah ! : Par ceci (le Coran), Allah guide aux chemins du salut ceux qui cherchent Son agrément. Et Il les fait sortir des ténèbres à la lumière par Sa grâce. Et Il les guide vers un chemin droit. »

5.44-52 : « Nous avons fait descendre la Torah, où il y a guidée et lumière. C’est sur sa base que les prophètes qui se sont soumis à Allah, ainsi que les rabbins et les docteurs jugent les affaires des Juifs. Car on leur a confié la garde du Livre d’Allah et dont ils étaient les témoins. Ne craignez donc pas les gens et craignez-Moi. Et ne vendez pas Mes enseignements à vil prix. Et ceux qui ne jugent pas d’après ce que Dieu a fait descendre, ce sont ceux-là les mécréants. s5,v44

« Et Nous y avons prescrit pour eux vie pour vie, œil pour œil, nez pour nez, oreille pour oreille, dent pour dent. Les blessures tombent sous la loi du talion. Mais quiconque, par charité, renonce à son droit, obtiendra l’expiation de ses péchés. Et ceux qui ne jugent pas d’après ce que Dieu a fait descendre, ce sont ceux-là les injustes. s5,v45

« Et Nous avons envoyé, à la suite des prophètes, Jésus, fils de Marie, pour confirmer ce qu’il y avait dans la Torah avant lui. Et Nous lui avons donné l’Évangile où il y a guidée et Lumière, pour confirmer ce qu’il y avait dans la Torah avant lui, et une Direction et une exhortation pour les pieux.s5, v46

« Que les gens de l’Evangile jugent d’après ce que Dieu a fait descendre ! Et ceux qui ne jugent pas d’après ce que Dieu a fait descendre, ce sont ceux-là les pervers. s5, v47

« Et sur toi Nous avons fait descendre le Livre avec la vérité pour confirmer ce qui existait du Livre avant lui et pour prévaloir sur lui. Juge donc parmi eux d’après ce que Dieu a fait descendre. Ne suis pas leurs passions en te détournant de la vérité qui t’est parvenue. Nous avons donné à chacun de vous une législation et une voie. Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. Mais il veut vous éprouver par le don qu’il vous a fait. Cherchez donc à vous surpasser les uns les autres dans les bonnes actions. Vous allez tous retourner à Dieu, il vous informera, alors, au sujet de vos différends. » s5, v48

« Juge donc parmi eux d’après ce que Dieu a fait descendre. Ne suis pas leurs passions, et prends garde qu’ils n’essayent de t’éloigner d’une partie de ce que Dieu t’a révélé. S’ils se détournent, sache que Dieu veut les atteindre pour certains de leurs péchés. Un grand nombre d’hommes sont pervers. » s5, v49

« Recherchent-ils le jugement de l’ignorance ? Qu’y a-t-il de meilleur que Dieu en matière de jugement pour des gens qui croient fermement ? » s5, v50

« Ô croyants ! Ne prenez pas pour alliés les Juifs et les Chrétiens ; ils sont alliés les uns des autres. Et celui d’entre vous qui les prend pour alliés, devient un des leurs. Dieu ne guide certainement pas les gens injustes. » s5, v51

« Tu verras ceux dont les cœurs sont malades se précipiter vers eux et dire : « Nous craignons qu’un revers de fortune nous atteigne. » Mais il se peut que Dieu fasse venir la victoire ou un ordre émanant de Lui. Ils regretteront alors leurs pensées secrètes. » s5, v52

Dieu dit dans ces versets qu’Il a révélé successivement des Livres - la Torah, l’Evangile et le Coran - comportant chacun guidée et lumière, et surtout des lois destinées à régir les affaires humaines.

Ces lois doivent être appliquées, d’abord par les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans, ensuite par l’humanité d’une manière générale.

Et ceux qui n’appliquent pas Les lois divines, sont qualifiés de mécréants, d’injustes et de pervers. La soumission à Dieu implique donc nécessairement la soumission à Ses lois.

Et la rébellion contre Dieu n’est autre que la désobéissance à Ses lois. Dieu étant le Créateur de l’Univers et de tout ce qu’il contient, C’est Lui qui pourvoit aux besoins vitaux de Ses créatures, il est insensé de ne pas se conformer à Ses Lois.

Les Juifs furent les premiers à transgresser les commandements de Dieu. En matière d’adultère, ils ont remplacé la lapidation par la flagellation, le vol n’était pas sanctionné conformément aux dispositions de la Torah, la peine du meurtre n’était pas équitablement appliquée, une personne de la tribu des Banû Nadhir valait deux personnes de la tribu des Banû Quraidha, et le prix du sang de l’un était le double de celui de l’autre.

Lorsque le prophète Muhammad s’établit à Médine, ils décidèrent de lui soumettre un cas d’adultère dans l’espoir d’obtenir des sanctions moins sévères que celles de la Torah, c’est-à-dire la flagellation et non la lapidation. Muhammad avait prononcé la lapidation conformément aux dispositions de la Torah, mais ils avaient refusé son jugement.

C’est pour cette raison que Dieu s’indigna contre eux, sachant et insinuant que le fait de prendre Muhammad pour juge n’était qu’un subterfuge pour contourner la Torah, d’où le verset exclamatif : « Et comment te prendraient-ils pour juge, alors qu’ils ont la Torah contenant le jugement de Dieu ? Et puis, ils rejettent ton jugement ? Ces gens-là n’ont rien de commun avec les croyants. » s5, v43

A la suite de cet incident, Dieu a tenu à rappeler qu’Il a révélé des commandements pour être strictement observés. Il fait savoir que la Torah contient des lois d’après lesquelles, les Prophètes, les rabbins et les docteurs qui étaient chargés de la garde du Livre et les témoins de son contenu, jugeaient les affaires des Juifs. Ne cachez pas Mes commandements par crainte des gens et ne prenez pas de pots-de-vin en échange de leur juste application. C’est le sens de l’expression : ‘‘Et ne vendez pas Mes enseignements à vil prix.’’

Les Juifs agissaient de la sorte tantôt par complaisance envers les notables, tantôt par crainte des gens d’autorité. Dieu leur dit donc : ‘‘Ne craignez pas les gens et craignez-Moi.’’

Puis Dieu rappelle qu’Il a prescrit la loi du talion dans la Torah qui doit rigoureusement s’appliquer en cas de meurtre, de mutilation ou de blessure. Ensuite, Dieu envoya Jésus pour confirmer ce qui avait été antérieurement révélé à Moïse et réhabiliter ce que le temps et les hommes avaient altéré.

A cette fin, Il lui donna l’Évangile pour exhorter les hommes à suivre la Direction qu’il indique. L’Évangile avait donc pour but non pas d’abolir la Loi déjà contenue dans la Torah mais de redresser les déviations et de remettre ceux qui craignaient Dieu dans la bonne Voie : " Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la Loi ou les prophètes ; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir " (Matthieu : V, 17).

Cette parole de Jésus est confirmée par le Coran : ‘‘Et Nous avons envoyé, à la suite des prophètes, Jésus, fils de Marie, pour confirmer ce qu’il y avait dans la Torah avant lui. Et Nous lui avons donné l’Évangile où il y a guidée et Lumière, pour confirmer ce qu’il y avait dans la Torah avant lui, et une Direction et une exhortation pour les pieux’’.s5, v46

«  Que les gens de l’Evangile jugent d’après ce que Dieu a fait descendre. »

Les Chrétiens doivent appliquer les dispositions de l’Evangile qui sont pour la plupart celles de la Torah, car l’Evangile n’a pas apporté des lois nouvelles.

Avant de passer aux versets suivants, rappelons que ces injonctions furent adressées aux Juifs et aux Chrétiens avant l’Islam et pendant la révélation du Coran. Une fois la révélation du Coran achevée, ils doivent se conformer à ce dernier parce que, outre le fait que Dieu leur ordonne de le faire, le Coran revêt une force légale supérieure aux Livres précédents.

C’est la signification du terme : ‘‘Muhaiminan alaïh’’.

Al-Qurtubi explique ce terme par ‘‘plus haut et plus élevé que lui’’.

On trouve ce mot parmi les attributs de Dieu dans la Sourate 59, verset 23 : ‘‘Al-Muhaimin’’ qui signifie ‘‘le Prédominant’’.

Le Coran prédomine sur les Livres antérieurs. Si les gens du Livre refusent d’obtempérer, ils n’auront, en tous cas, ni excuse ni argument à faire valoir dans ce domaine. Je m’explique :

Ils sont en droit de prétendre que la Bible est pour les Juifs et les Chrétiens et le Coran pour les Musulmans. Ils peuvent invoquer à l’appui de cette thèse, le verset : « Nous avons donné à chacun de vous une législation et une voie. Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté... »

Pourtant, tous les spécialistes de l’exégèse sont d’accord pour dire que ce verset parle d’une situation antérieure au Coran. Après la révélation du Coran, toutes les lois antérieures furent abrogées et seuls le Coran et la Sunna du prophète Muhammad remplissent le rôle de référentiel tant sur le plan religieux que juridique.

Les gens du Livre peuvent également invoquer comme prétexte la similitude des dispositions pénales entre le Coran et la Torah et qu’il n’est nul besoin à cet égard de faire référence au Coran.

Il est vrai que dans la Torah et le Coran, il y a les mêmes dispositions pénales, sauf que le Coran a introduit la notion de pardon au profit du coupable dans le talion et les blessures, ce qui n’existe pas dans la Torah. Celle-ci dit : « Vous n’accepterez point de rançon pour la vie d’un meurtrier qui mérite la mort, car il sera puni de mort. Vous n’accepterez point de rançon, qui lui permette de s’enfuir dans sa ville de refuge, et de retourner habiter dans le pays après la mort du sacrificateur. » Nb 35.31,32

En revanche, le Coran dit : « La punition d’un mal est un mal identique ; mais celui qui pardonne et se réconcilie, trouvera sa récompense auprès de Dieu. » s42, v40

« Nous leur avons prescrit dans la Torah vie pour vie, œil pour œil, nez pour nez, oreille pour oreille, dent pour dent. Les blessures tombent sous la loi du talion. Mais quiconque, par charité, renonce à son droit, obtiendra l’expiation de ses péchés. » s5,v45

Mais le problème tient au fait que les gens du livre n’appliquent pas les commandements de la Bible et c’est là que le bât blesse. Ils sont confrontés à une terrible épreuve qui les met dans l’impossibilité de se défendre vis-à-vis de Dieu. Ils ne pourront pas invoquer l’argument selon lequel le Coran est pour les Musulmans et la Bible pour eux puisqu’ils ne suivent ni l’un ni l’autre Livre.

C’est pour cette raison que Dieu leur dit : « Dis : ‘‘Ô gens du Livre, vous ne vous appuyez sur rien, tant que vous n’observez pas la Torah, l’Evangile et ce qui vous a été révélé de la part de votre Seigneur. » s5, v68 Encore une fois, ce verset signifie que les Juifs et les Chrétiens n’ont aucune base en matière de religion tant qu’ils n’appliquent pas la Torah, l’Evangile et ce qui leur a été révélé de la part de leur Seigneur dans le Coran.

La croyance à tous les livres est une condition essentielle de la foi. C’est pourquoi, il ne suffit pas de croire en la Bible sans croire au Coran, comme il ne suffit pas de croire au Coran sans croire aux Livres précédents dont une bonne partie se trouve dans la Bible.

Par ailleurs, la croyance au Coran et au prophète Muhammad découle des enseignements de la Torah et de l’Evangile et la croyance à ces derniers découle des enseignements du Coran. Dieu s’adresse ensuite à Muhammad lui ordonnant de juger entre eux (les Juifs) sur la base de la loi divine et de ne pas suivre leur passion.

Certains commentateurs disent que ce verset décisif abroge celui par lequel Dieu a laissé à Son prophète le choix de juger ou de ne pas juger entre les Juifs (s5,v 42).

D’autres ont dit qu’il n’y a pas d’abrogation et que le prophète avait toujours ce choix. « Nous avons donné à chacun de vous une législation et une voie. Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. Mais il veut vous éprouver par le don qu’il vous a fait. »

Dieu a donné à chaque communauté une législation et une voie, c’est-à-dire la Torah ou le Pentateuque pour les Juifs, l’Evangile pour les Chrétiens, et le Coran pour les Musulmans. Dieu agit ainsi pour éprouver ces communautés, à la fois par l’unité et la diversité des voies et des législations.

Diverses avant l’Islam, ces législations ont été intégrées dans le Coran auquel les intéressés doivent se conformer. Apparemment, ce verset semble contredire d’autres versets appelant les Juifs et les Chrétiens à embrasser l’Islam.

Mais dans le fond, il n’y a absolument aucune contradiction. Cela signifie que les vrais croyants parmi les gens du Livre doivent répondre à l’appel de leur Seigneur et se convertir à l’Islam. Ceux-là auront plus de récompenses que les Musulmans de naissance ou ceux venant d’autres horizons, et ce en vertu de ces versets :

« Ô les croyants ! Craignez Allah et croyez en Son messager pour qu’Il vous accorde deux parts de Sa miséricorde, et qu’Il vous assigne une lumière à l’aide de laquelle vous marcherez, et qu’Il vous pardonne, car Allah est Pardonneur et Très Miséricordieux. » s57, v28 « Ceux à qui, avant lui (le Coran), Nous avons apporté le Livre, y croient. Et quand on le leur récite, ils disent : ‘‘ Nous y croyons. Ceci est bien la vérité émanant de notre Seigneur. Déjà avant son arrivée, nous étions Soumis.’’ Voilà ceux qui recevront deux fois leur récompense pour leur endurance, pour avoir répondu au mal par le bien, et pour avoir dépensé de ce que Nous leur avons attribué. » s28, v52-54

Dans plus d’un hadith, le Prophète Muhammad (psl) a expliqué ces versets, précisant que les gens du Livre qui se convertissent à l’Islam ont une double récompense. Le prophète a dit à quelqu’un nommé Amr qui venait de se convertir à l’Islam : « Ne sais-tu pas que la conversion à l’Islam efface tous les péchés commis dans le passé ? »

En revanche, ceux parmi les gens du Livre qui n’ont pas reçu ou mal reçu l’appel de Dieu dans le Coran et qui agissent selon la droiture et les prescriptions de leur Livre, et qui accomplissent les bonnes œuvres, ceux-là auront aussi leur récompense, car Allah ne laisse pas perdre la récompense de ceux qui font le bien.

Examinons, maintenant, les versets invitant tous les hommes et en premier les gens du Livre à croire au Coran et au prophète de l’Islam : « Ô gens du Livre ! Notre messager est venu à vous pour vous éclairer après une interruption des messagers afin que vous ne disiez pas : ‘‘ Il ne nous est venu ni annonciateur ni avertisseur’’. Voilà, certes, que vous est venu un annonciateur et un avertisseur. Et Allah est Omnipotent. » s5, v19

Ce verset ne laisse aucune possibilité d’excuse aux gens du Livre qui ont entendu parler du Coran et du prophète Muhammad. Dieu les prévient à l’avance qu’ils ne pourront pas dire : ‘‘ Nous n’avons reçu ni annonciateur ni avertisseur’’.

« O gens du Livre ! Notre messager (Muhammad) est venu à vous, vous exposant beaucoup de ce que vos cachiez du Livre, et passant sur bien d’autres choses ! Une lumière et un Livre explicite vous sont certes venus d’Allah » s5, v15

L’ expression ‘‘est venu à vous’’ constitue une preuve de nature à barrer la route à toute recherche d’alibi ou d’argument tiré du fait que le Prophète Muhammad était envoyé exclusivement aux Arabes. Dieu leur dit : ‘‘Notre Messager est venu à vous, de même qu’il est venu aux Arabes et à toute l’humanité’’.

« Ô vous à qui le Livre a été donné, ! Croyez à ce que Nous avons fait descendre en confirmation de ce que vous aviez déjà, avant que Nous effacions des visages et les fassions retourner en arrière ou que Nous les maudissions comme Nous avons maudit les gens du Sabbat. L’ordre de Dieu est toujours exécuté ! » s4, v47

« Ô les croyants ! Croyez en Allah, en Son messager, au Livre qu’Il a fait descendre sur Son messager, et au Livre qu’Il a fait descendre auparavant. Quiconque ne croit pas en Allah, en Ses anges, en Ses Livres, en Ses messagers et au Jour dernier, s’égare, loin dans l’égarement. » s4, v136

« Sur toi, Nous avons fait descendre le Livre pour les hommes, en toute vérité. Quiconque prend le droit chemin ne le prend que pour lui-même et quiconque s’égare, ne s’égare qu’à son propre détriment. Et tu n’es pas leur garant. » s39, v41

« Et Nous t’avons envoyé aux gens comme messager et Allah suffit comme témoin. » s4,v79

« Ô gens ! Le messager vous a apporté la vérité de la part de votre Seigneur. Ayez la foi, donc, cela vous sera meilleur. Et si vous ne croyez pas, c’est à Allah qu’appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Et Allah est Omniscient et sage. » s4, v170

« Ô gens ! Une preuve évidente vous est, certes, venue de la part de votre Seigneur. Et Nous avons fait descendre sur vous une lumière éclatante. » s4, v174

« Ô gens ! Une exhortation vous est venue, de votre Seigneur, une guérison de ce qui est dans les poitrines, un guide et une miséricorde pour les croyants. » s10, v57 « Dis : ‘‘Ô gens ! Certes la vérité vous est venue de votre Seigneur. Donc, quiconque est dans le bon chemin ne l’est que pour lui-même ; et quiconque s’égare, ne s’égare qu’à son propre détriment. Je ne suis nullement un protecteur pour vous.’’ » s10, v108

« Ceci est un message (le Coran) pour les gens afin qu’ils soient avertis, qu’ils sachent qu’Il n’est qu’un Dieu unique, et pour que s’exhortent ceux qui sont doués d’intelligence » s14, v52

« Dis : ‘‘Ô hommes ! Je ne suis pour vous, en vérité, qu’un avertisseur explicite.’’ » s22, v49

« Et Nous ne t’avons envoyé qu’en tant qu’annonciateur et avertisseur pour toute l’humanité. Mais la plupart des gens ne savent pas. » s34, v28

« Dis : ‘‘Ô hommes ! Je suis pour vous tous le messager d’Allah, à Qui appartient la royauté des cieux et de la terre. Pas de divinité à part Lui. » s7, v158

Il y a un grand nombre d’autres versets sur le même sujet, il me semble inutile de les citer tous.

Dans le fond, il n’y a pas de contradiction entre les versets en question. Loin s’en faut. Dieu a envoyé un messager (Muhammad) avec un message réhabilitant les messages antérieurs et appelant tous les hommes à se réunir sous la bannière d’une même religion et autour des mêmes croyances. Ceux qui répondent à l’appel de Dieu ont parfaitement réussi et ceux qui refusent d’y répondre auront certainement du mal à justifier leur refus.

13.2 L’abrogation dans le Coran :

M. Zerbo soulève entre autres questions celle de l’annulation de certains versets par d’autres. Il s’agit bien entendu de l’abrogation.

Avant de répondre aux questions de l’auteur, il me paraît important de définir la notion d’abrogation et ce pour permettre au lecteur de mieux comprendre les raisons du changement de certains versets du Coran, ce qui a amené M. Zerbo à parler de l’inconstance du Coran.

L’annulation ou l’abrogation, en arabe ‘‘Naskh’’, est le fait d’annuler ou de mettre fin à une loi, à une règle prescrite ou à une pratique tolérée en fonction de circonstances particulières.

Sa validité prend donc fin avec la cessation des circonstances qui ont occasionné sa permission ou sa prohibition. Il peut s’agir aussi de l’assouplissement d’un dogme, d’une pratique ou de son durcissement, soit à titre de punition divine ou d’une mise à l’épreuve, soit par mesure de clémence de la part d’Allah à l’égard de Ses serviteurs.

C’est en vertu de la clémence divine que Jésus est venu lever certains interdits imposés aux Juifs telles que la graisse et la viande de certains animaux. : « Me voici, confirmant ce qui existait avant moi de la Torah et déclarant licite une partie de ce qui vous était interdit. » (s3, v50)

« Donnez plutôt en aumône ce que vous avez, et voici, toutes choses seront pures pour vous. » (Lc 11.41) Si le Coran parle d’abrogation de quelques révélations antérieures, c’est parce que les besoins de la société avaient changé.

L’abrogation se limite à l’obligation de faire ou de ne pas faire, c’est-à-dire la permission, la prohibition ou la tolérance, à l’exclusion de l’information concernant des faits réels, celle-ci ne pouvant être l’objet d’abrogation ; cela suppose que l’une des deux informations est fausse, chose qu’on ne peut attribuer à Dieu.

L’abrogation n’atteint pas les principes et les dogmes fondamentaux tels que le tawhid (l’unicité de Dieu), les fondements de la foi et du culte, les vertus, telles que la chasteté, la sincérité, la générosité, la piété, l’obligation d’ordonner le bien et de repousser le mal, etc.

Il ne faut pas entendre par abrogation que Dieu ait prescrit ou prohibé quelque chose sans en prévenir les conséquences, et qu’Il se soit ensuite ravisé de sorte qu’on puisse l’accuser d’ignorance ou qu’Il ait fait des prescriptions ou des prohibitions et les ait ensuite retirées, de manière si fortuite et inopinée qu’on puisse l’accuser d’inconstance.

L’abrogation signifie que Dieu tolère provisoirement certaines pratiques comme l’orientation de la prière vers la Mosquée Al-Aqsa ou certaines boissons comme le vin, en attendant que les conditions du changement ou de l’interdiction soient réunies, elle peut aussi intervenir à la suite d’une mise à l’épreuve comme ce fut le cas de l’ordre donné à Abraham d’offrir en holocauste son fils, puis révoqué (Gn 22).

Sur ce dernier point, on ne peut pas dire que Dieu a changé d’avis à la dernière minute ; bien au contraire, il savait à l’avance que l’immolation n’allait pas être exécutée.

L’évolution humaine peut nécessiter l’actualisation ou la mise à jour de certaines lois afin de les adapter à des situations nouvelles. Le temps évolue et la réalité sociale peut changer d’une génération à l’autre. Compte tenu du fait que les comportements humains sont étroitement liés à ces changements, des modifications législatives s’imposent. Là aussi, on peut parler d’abrogation.

En effet, ce qui est utile pour une génération ne l’est pas forcement pour une autre. C’est cette pratique qui a prévalu avant la clôture des messages divins. Etant au dernier stade de la vie terrestre, le processus d’envoi de messagers fut clôturé par le Coran qui contient des dispositions et des préceptes capables de s’adapter à l’évolution et aux besoins des sociétés humaines jusqu’à la fin des temps.

Si la mission de Jésus s’inscrit dans une perspective d’actualisation de la Torah, la mission de Muhammad s’inscrit pareillement dans un but d’actualisation des messages antérieurs.

Dans le cas de Jésus, on lit dans l’Epître aux Heureux 7.18 : « Il y a ainsi abolition d’une Ordonnance antérieure à cause de son impuissance et de son inutilité. »

« En effet, si la première alliance avait été sans défaut, il n’aurait pas été question de la remplacer par une seconde » Hébreux 8.7.

L’interdiction progressive des boissons enivrantes est l’illustration parfaite de la nécessité de l’abrogation. Dieu n’a pas voulu bouleverser les habitudes des gens de la Mecque qui furent de grands consommateurs de vin en leur interdisant brusquement quelque chose qu’ils aimaient au point de l’adorer. Dans le but de préparer les esprits à une décision d’interdiction aussi sévère, Dieu entreprit une démarche graduelle, allant de la tolérance (s16, v67 ; s2, v219) à l’injonction de ne pas faire la prière en état d’ivresse (s4, v43), puis à la prohibition pure et simple (s5, v90).

Dès lors, furent abrogés les versets ambigus susceptibles d’être interprétés dans le sens de la permission des boissons alcoolisées. Qu’on ne vienne pas nous dire que Dieu se contredise ou que ses Paroles sont changeantes.

13.2.1 D’après l’auteur :

Ce dernier fait remarquer que les versets du Coran sont sujets à des changements. A ce propos, il écrit : « S’agissant maintenant des changements des paroles révélées, c’est plutôt dans le Coran que cela est pratiqué. Ainsi, le Coran dit : Sourate de la vache, 2. 106 « Toute révélation abrogée ou devenue caduque sera remplacée par une autre, meilleure ou semblable. Ne sais-tu pas que Dieu est Tout Puissant ? » Sourate de l’abeille, 16.101 : « Si nous substituons une révélation à une autre-et qui mieux que Dieu connaît ce qu’Il révèle-ils te traitent de menteur. Hélas ! Ils forment une masse ignorante. »

13.2.2 Réplique :

De la même manière que d’autres versets, le verset 106 de la Sourate 2 est mal traduit ; il manque le pronom personnel (Nous) se rapportant à Dieu : Le verset authentique dit : « Si Nous abrogeons un verset quelconque ou que Nous le fassions oublier, Nous en apportons un meilleur ou un semblable. Ne sais-tu pas qu’Allah est Omnipotent ? » s2,v106

Il y a deux procédés d’abrogation : l’abrogation par substitution d’une révélation à une autre et l’abrogation par l’oubli.

Il arrive que Dieu fasse oublier au Prophète une révélation faite la veille. Le prophète recevait ce genre de révélation mais il l’oubliait le lendemain, voire quelques instants après. Comme cet oubli l’inquiétait, croyant qu’il faillit à son devoir de communiquer la révélation, le verset ci-dessus est destiné à le calmer. Dieu entend rassurer Son messager en lui disant que c’est Lui qui le fait oublier, qui annule et qui confirme ce qu’Il veut de la révélation.

Et Il lui dit dans le verset suivant : « Ne sais-tu pas qu’à Allah appartient le royaume des cieux et de la terre, et qu’en dehors d’Allah vous n’avez ni protecteur ni secoureur. » s2, v107

Si Dieu annule un verset ou le fait oublier, il le remplace par un verset meilleur, c’est-à-dire plus souple, s’agissant de la prescription d’une obligation, de son annulation ou de l’assouplissement d’une règle ; ou par un verset semblable, c’est-à-dire équivalent dans le fond, (en valeur) mais différent dans la forme, dans l’énoncé. C’est Dieu qui commande Ses créatures et qui établit les lois destinées à régir leur vie et leurs rapports. Il prescrit ce qu’Il veut comme règles relatives à ce qui est obligatoire et facultatif, licite et illicite ; Il interdit ce qu’Il veut et permet ce qu’Il veut. S’il décide quelque chose, personne ne peut s’opposer à Sa décision. Nous lui rendrons compte de nos actes, mais Lui n’a pas de compte à nous rendre et nous n’avons pas le droit de l’interroger sur ce qu’Il fait.

Il dit à Son Messager : Ne sais-tu pas qu’à Moi appartient le royaume des cieux et de la terre, J’en dispose comme Je veux, Je décrète ce que Je veux, J’interdis et autorise ce que Je veux. Je modifie les dispositions de Mes lois, J’annule et confirme comme je veux. « Si nous substituons une révélation à une autre- et qui mieux que Dieu connaît ce qu’Il révèle,-ils te traitent de menteur. Hélas ! Ils forment une masse ignorante » (s16, v101) Dieu parle ici de l’infidélité des païens et de leur faiblesse d’esprit. En cas de substitution d’une révélation à une autre, ils traitent de menteur le prophète, alors que c’est Dieu qui fait ce qu’Il veut et qui modifie ce qu’Il veut.

13.2.3 D’après l’auteur :

« ...Remplacement de la Sourate, 2.62 par la Sourate, 3.85 » Dans la Sourate 2.62, il est dit ; « Certes les Juifs, les Chrétiens, les Sabéens (peuple de Saba ou Séba), c’est-à-dire ceux qui croient en Dieu et au jugement dernier et qui pratiquent les bonnes œuvres, ceux-là seront récompensés par leur Seigneur. Ils oublieront jusqu’au souvenir de la crainte et du chagrin. » « Ce verset, dit-on, est annulé par la Sourate de la famille d’Imran 3.85 : « Celui qui adoptera une autre religion que celle de l’Islam sera désavoué par Dieu et il sera au nombre des réprouvés dans l’autre monde. » « En outre, le verset 256 de la Sourate 2 est supposée être remplacé par le verset 193 de la même Sourate 2.256 : « Dieu entend et sait tout. » Sourate 2.256 : « Plus de contrainte dans la religion maintenant que le vrai se distingue de l’erreur. Celui qui rejette l’erreur et qui croit en Dieu est semblable à celui qui est accroché à une anse solide, indétachable. Dieu entend et voit tout. » Mais : Sourate 2.193 : « Combattez-les jusqu’à ce que tout danger soit écarté et que la religion de Dieu soit bien assise. S’ils cessent le combat, abstenez-vous de toutes représailles si ce n’est contre les méchants. »

13.2.4 Réplique :

En agissant de la sorte, M. Zerbo pose deux fois la même question. En effet, il s’agit de l’annulation ou de l’abrogation de certains versets du Coran par d’autres. Cette question a déjà été soulevée.

Cependant, M. Zerbo a scindé la question en deux tranches : l’annulation et les changements des paroles révélées selon le Coran, ce qui m’amène à traiter plus d’une fois la même question.

Le verset 62 de la Sourate 2 n’est pas abrogé par le verset 85 de la Sourate 3. Il n’y a pas de contradiction entre les deux versets pour dire que l’un des deux est abrogé.

Ibn Abbas est le seul à avoir parlé d’abrogation. Il s’agit donc d’une opinion isolée qui ne fait pas le poids. Les Savants sont unanimes pour dire que le verset 62 de la Sourate 2 n’a pas été abrogé.

En effet, ce verset parle des croyants, des Juifs, des Chrétiens et des Sabéens qui ont cru en Dieu, au Jour dernier et accompli de bonnes œuvres ; ceux-là trouveront leur récompense auprès de leur Seigneur.

Certains exégètes estiment que l’application de ce verset est limitée aux communautés d’avant l’Islam, d’autres au contraire pensent que ce verset n’a pas de limites dans le temps. Les croyants, assurent-ils, ainsi que les gens du Livre qui croient en Dieu et au Jour dernier et qui accomplissent les bonnes œuvres auront leur récompense auprès de Dieu. D’autres commentateurs leur opposent la notion de foi qui, selon eux, doit englober la croyance en tous les Livres et en tous les prophètes y compris le prophète Muhammad et le Coran.

A mon avis, comme je l’ai expliqué plus haut, le sort des gens du Livre dépend de plusieurs facteurs dont les plus importants sont la manière dont ils appliquent les commandements de Dieu contenus dans leur Livre et les motifs de leur rejet de l’Islam et de son prophète. Si la nouvelle de l’avènement du prophète Muhammad ne leur est pas parvenue ou mal parvenue , ils sont excusables ; sinon, il est difficile de justifier pareille situation qualifiée de mécréance aussi bien par le Coran que par la Sunna du Prophète et le consensus des savants musulmans.

Le verset 256 de la Sourate 2 parle de la contrainte en religion.

Il est superflu de reprendre l’explication de ce verset qui a fait l’objet d’un commentaire plus haut. Certains commentateurs affirment que ce verset a été abrogé par les versets relatifs au combat pour la cause de Dieu.

Mais la majorité des exégètes expriment une opinion contraire, estimant que ce verset n’a pas été abrogé.

« Et Combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de rébellion et que la religion soit entièrement à Allah. S’ils cessent le combat, abstenez-vous de toutes hostilités sauf contre les injustes. » s2, v193 D’après les exégètes, ce verset est la première révélation autorisant le combat dans le cadre de la légitime défense. « Combattez dans le sentier d’Allah ceux qui vous combattent et ne transgressez pas. »

Ce verset vise les païens de la Mecque qui s’acharnaient à combattre les Musulmans. Il n’a rien à voir avec les Chrétiens au sujet desquels a été révélé le verset 256 de la Sourate 2 condamnant la contrainte en religion. Dieu a ordonné de combattre les païens jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de fitna. Le mot ‘‘fitna’’ a été traduit par sédition, rébellion et aussi par idolâtrie ou paganisme. « Et que la religion soit à Allah seul »

« S’ils cessent, donc plus d’hostilités, sauf contre les injustes. »

Ce combat n’a pas un caractère religieux. C’est d’abord un combat de légitime défense contre l’agression. Les païens de la Mecque lançaient des attaques contre les Musulmans à Médine, ces derniers étaient en droit de se défendre. Ensuite ce fut un combat contre l’injustice. C’est pourquoi, le verset précise in fine : cessez les hostilités s’ils cessent le combat, avec cette nuance que le combat devait se poursuivre contre l’injustice.


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