Ryadh Salihin

Le Jardin des Vertueux


 

Sommaire | Chap. 1 | 3. La patience

Coran 3.200 « Ô les croyants! Soyez endurants. Incitez-vous à l´endurance. Luttez constamment (contre l´ennemi) et craignez Allah, afin que vous réussissiez! »

Coran 2.155 « Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants. »

Coran 39.10 « Les endurants auront leur pleine récompense sans compter. »

Coran 42.43 « Et celui qui endure et pardonne, cela en vérité, fait partie des bonnes dispositions et de la résolution dans les affaires. »

Coran 2.153 « Ô les croyants! Cherchez secours dans l´endurance et la Salat. Car Allah est avec ceux qui sont endurants. »

Coran 47.31 « Nous vous éprouverons certes afin de distinguer ceux d´entre vous qui luttent [pour la cause d´Allah] et qui endurent, et afin d´éprouver [faire apparaître] vos nouvelles. »

 

25. D'après Abou Malik Al Ash'ari , le Messager de Dieu a dit: « La pureté est la moitié de la foi. La louange est à Dieu « al-hamdu li-lah », remplit la balance (du Jugement dernier). Gloire et pureté à Dieu ainsi que la louange « soubhana lahi, wa l-hamdoulli llahi », remplit tout l'espace entre les cieux et la terre. La prière est une lumière. L'aumône est une preuve (de foi sincère). La patience est une clarté. Le Coran est un argument pour ou contre toi. Tout homme débute sa journée mettant en jeu son âme, il l'affranchit ou la conduit à sa perte ». [Muslim]

26. Abou Sa'id Al Khoudri rapporte : « Un groupe d'Ansarites (premiers Musulmans de Médine) demandèrent assistance matérielle au Messager de Dieu qui la leur donna. Puis ils lui en demandèrent de nouveau et la leur donna. Jusqu'à l'épuisement de tout ce qu'il avait. Une fois qu'il avait dépensé tout ce qu'il possédait, il leur dit: « Tant que je détiendrai quelque bien je n'en serai jamais avare avec vous. Mais celui qui se refuse par fierté d'âme de tendre la main aux autres, Dieu lui sauvegarde sa fierté. Celui qui n'exprime pas son besoin, Dieu le met au-dessus du besoin. Celui qui s'astreint de patienter, Dieu lui en donne la force. Nul n'a reçu de don meilleur et plus abondant que celui de la patience ». [Bukhari et Muslim]

27. Selon Souhayb Ibn Sinan , le Messager de Dieu a dit : « Le croyant a une destinée étonnante ! Tout ce qui lui advient est bénéfique, et cela n'est réservé qu'à lui seul ! En effet, s''il est l'objet d'un événement heureux, il remercie Dieu et c'est là pour lui une bonne chose. S'il est victime d'un malheur, il l'endure avec patience et c'est là encore pour lui une bonne chose ». [Muslim]

28. Anas a dit : « Une grande affliction envahit le Prophète au moment de son agonie. Fatima dit alors : « Malheur à moi, comme mon père est souffrant ! » Il dit : « Ton père ne connaîtra plus de souffrance après ce jour ». Une fois mort, elle dit : « O mon père, toi qui as répondu à l'appel de ton Seigneur! O mon père, le jardin du Paradis est désormais ta demeure! O mon père, c'est à Gabriel que nous annonçons ta mort! ». Quand on l'enterra, Fatima dit : « Comment avez-vous eu le cœur de jeter la terre sur le corps du Messager de Dieu ? [Bukhari]

29. Usama Ibn Zayd , le protégé et le bien-aimé du Messager de Dieu , fils de son bien-aimé a dit : « La fille du Prophète envoya quelqu'un dire à son père : « Mon fils est dans l'agonie de la mort, viens donc nous tenir compagnie! ». Il lui envoya quelqu'un lui présenter son salut et dire : « Tout appartient à Dieu, ce qu'Il prend comme ce qu'Il donne, et Il a fixé pour chaque chose un terme precis. Fais donc preuve de patience dans l'espoir que Dieu te récompense. »

Elle lui envoya de nouveau quelqu'un, l'adjurant avec insistance de venir auprès d'elle. Il se leva alors en compagnie de Sa'd Ibn ‘Oubada, de Mou'adh Ibn Jabal, de Oubay Ibn Ka'b, de Zayd Ibn Thabit et d'autres . On leva le petit agonisant vers le Messager de Dieu qui le mit sur ces genoux alors que son âme commençait à bouger et à se troubler. Les yeux du Messager débordèrent de larmes. Sa'd lui dit: « Qu'est-ce donc que cela, O Messager de Dieu ? » Il dit : « cela est une miséricorde que Dieu le Très Haut a placé dans le cœur de Ses serviteurs. » [Bukhari et Muslim]

(Dans une autre version: « Dans le cœur de qui il a voulu de Ses serviteurs.») . « Et Dieu n'est Miséricordieux qu'avec ceux de Ses serviteurs qui le sont eux-mêmes ».

30. D'après Chou'ayb , Messager de Dieu , a dit : « Jadis vivait un roi qui avait un sorcier. Quand le sorcier se sentit vieillir, il dit au roi : « Me voilà maintenant âgé. Envoie-moi donc un jeune homme pour que je lui enseigne la magie ». Il lui envoya un jeune homme. Sur son chemin vers le sorcier, le jeune homme rencontra un moine. Il s'assit auprès de lui et écouta ses paroles qui lui plurent. Il faisait ainsi chaque fois qu'il se rendait chez le sorcier. Quand il arrivait auprès du sorcier, ce dernier le frappait pour son retard. Il s'en plaignit au moine qui lui dit : « Quand tu as peur de la colère du sorcier, dis lui : « J'ai été retenu par ma famille » et quand tu crains la colère de la famille, dis lui : « J'ai été retenu par le sorcier ».

Entre-temps, voilà qu'une bête énorme interdit le passage aux gens. Le jeune homme dit : « Aujourd'hui je vais savoir qui du sorcier ou du moine à la plus grande valeur ». Il prit une pierre et dit : « Seigneur Dieu! Si l'œuvre du moine T'est préférable à celle du sorcier, tue cette bête afin de permettre aux gens de passer ». Il la frappa alors avec la pierre et la tua sur le coup. Les gens eurent ainsi la voie libre. Il vint en informer le moine qui lui dit : « Mon petit, tu es devenu maintenant plus fort que moi puisque tu es arrivé à ce miracle. C'est pourquoi tu vas certainement être mis à l'épreuve. S'il en est ainsi, ne dis à personne où je suis ». Ainsi donc le jeune homme en arriva à guérir l'aveugle de naissance et le lépreux. Il guérissait les gens de la plupart de leurs maladies. L'un des courtisans du roi qui était aveugle en entendit parler et se rendit auprès de lui avec de nombreux cadeaux. Il lui dit: « Tout ce que tu vois là est à toi si tu arrives à me guérir ».

Le jeune homme lui dit : « Je ne guéris personne moi-même mais c'est uniquement Dieu qui guérit. Si tu crois en Dieu , je Le prierai et Il te guérira ». Le courtisan crut en Dieu et Dieu le guérit. Il se rendit chez le roi et s'assit près de lui comme il en avait coutume. Le roi lui demanda : « Qui donc t'a rendu la vue? ». Il dit: « Mon Seigneur et Maître ». Il lui dit : « Est-ce que tu as un Seigneur autre que moi? ». Il dit: « Mon Seigneur et le tien est Dieu ». Le roi le jeta en prison et ne cessa pas de le torturer jusqu'à ce qu'il dénonçât le jeune homme. On fit alors venir le jeune homme et le roi lui dit : « Mon petit, te voilà arrivé à guérir avec ta magie l'aveugle-né et le lépreux et à faire telle et telle chose».

Le jeune homme lui dit : « Je ne guérit personne mais c'est Dieu seul qui guérit ». Il le jeta donc en prison et ne cessa de le torturer jusqu'à ce qu'il dénonçât le moine. On fit venir le moine et on lui dit: « Renie ta foi! » et il refusa de le faire. On ordonna d'apporter une scie qu'on lui plaça sur la raie de ses cheveux. On lui coupa ensuite la tête qui tomba en deux morceaux. On fit alors venir le courtisan et on lui dit: « Renie ta foi! » mais il refusa. On lui plaça la scie sur la raie de ses cheveux et on lui coupa la tête qui tomba en deux morceaux. On fit enfin venir le jeune homme et on lui dit: « Renie ta foi! » Mais il refusa. Le roi le jeta à quelques-uns de sa suite et leur dit: « Amenez-le à telle montagne et escaladez-la avec lui. Une fois parvenue à son sommet, demandez-lui de renier sa foi, sinon jetez-le du haut de la montagne. Ils le prirent donc avec eux et escaladèrent la montagne. Il dit: « Seigneur Dieu! Sauve-moi d'eux par ce que Tu veux! ». La montagne se mit alors à branler. Ils tombèrent dans le vide et il vint dire au roi: « Dieu m'a sauvé d'eux ».

Le roi le jeta à des gens de sa suite et leur dit : « Allez avec lui et mettez-le dans une grande barque. Une fois arrivés au large, demandez-lui de renier sa foi, sinon jetez-le à la mer ». Ils partirent avec lui et, une fois en pleine mer, il dit : « Seigneur Dieu! Sauve-moi d'eux avec ce que Tu veux! ». La barque se retourna et ils se noyèrent. Il vint en marchant (sur l'eau) jusqu'au roi qui lui dit : « qu'ont fait tes compagnons? ». Il lui dit : « Dieu m'a sauvé d'eux ». Il dit alors au roi : « Jamais tu ne pourras me tuer si tu ne fais pas ce que je vais t'ordonner de faire. « M'ordonner quoi? » demanda le roi. « Tu rassembles ton peuple sur un même plateau puis tu me crucifie sur le tronc d'un palmier. Tu prends alors une flèche de mon carquois, tu places la flèche au milieu de la corde de l'arc et tu dis: « Au nom de Dieu, Seigneur et Maître de ce jeune homme », tu me tires alors la flèche et si, tu fais tout cela, tu me tueras sûrement ».

Il rassembla donc les gens sur un même plateau, crucifia le jeune homme sur le tronc d'un palmier, prit une flèche de son carquois et la plaça au milieu de la corde de l'arc. Puis il dit: « Au nom de Dieu, Seigneur et Maître du jeune homme! ». Il tira alors la flèche qui alla se planter dans sa tempe. Le jeune homme porta la main à sa tempe et mourut sur le coup. Les gens dirent alors: « Nous croyons au Seigneur et Maître du jeune homme ». On vint dire au roi : « Que dis-tu de ce que tu craignais? Par Dieu, te voilà donc atteint de l'objet de la crainte et voilà que ton peuple à cru en Dieu ». Il ordonna de creuser des fossés à l'entrée de chaque route. On les creusa et on y alluma le feu. Le roi dit: « Jetez-y tous ceux qui ne veulent pas renier leur foi ». C'est ce qu'ils firent jusqu'à ce que vint une femme avec son petit. Elle eut peur et refusa de se jeter dans le feu. Son enfant lui dit: « Mère! Patiente car tu es sur la juste voie ». [Muslim]

31. Anas a dit : « Le prophète passa devant une femme qui pleurait auprès d'une tombe. Il lui dit : « Crains Dieu et sois patiente! » Elle dit : « Laissez moi en paix! Tu n'as pas été touché par le malheur qui m'accable et tu n'a jamais rien connu de tel. » Quelqu'un lui dit : « C'est le Prophète » Elle se présenta à la porte du Prophète sans y trouvé de portier (pour l'en empêcher). Elle dit au Prophète : « Je ne t'avais pas reconnu ». Il dit : « La patience ne se révèle véritablement qu'aux premiers instants de l'épreuve. » (Dans une autre version : cette femme pleurait l'un de ses enfants.) [Bukhari et Muslim]

32. Abou Hourayra rapporte que le messager de Dieu a dit : « Dieu dit : « Quand Je reprends à Mon serviteur croyant l'âme de l'être qu'il aime le plus au monde et qu'il se montre patient, Je ne saurais lui accorder d'autre récompense que le Paradis. » [Bukhari]

33. Aisha a dit avoir interrogé le Messager de Dieu sur la peste. Il l'informa que c'était un fléau que Dieu le Très-Haut envoie sur qui Il veut, mais qu'Il en avait fait une miséricorde pour les Croyants. Tout serviteur atteint de la peste, qui demeure dans son pays en faisant preuve de patience et en sachant que rien ne peut l'atteindre si ce n'est ce que Dieu lui a prédestiné, recevra la récompense d'un martyr. [Bukhari]

34. Anas rapporte ceci : « J'ai entendu le messager de Dieu dire : « Dieu Tout Puissant a dit : « Quand J'éprouve Mon serviteur dans les deux choses qu'il aime le plus (ses yeux) et qu'il se montre patient, Je lui donne le Paradis en dédommagement de leur perte ». [Bukhari]

35. ‘Ata' Ibn Rabah a dit : « Ibn ‘Abbas m'a dit: « Veux-tu que je te montre une femme de ceux que Dieu destine au Paradis? » Je dis : « Oui ». Il dit : « Cette femme noire est venue dire au prophète : « J'ai des crises d'épilepsie au cours desquelles il m'arrive de me découvrir malgré moi. Prie donc pour moi Dieu »! Il lui dit : « Si tu fais preuve de patience, tu obtiendras le Paradis en échange, et, si tu veux que je prie Dieu pour ta guérison, je le fais et Il te guérira ». Elle dit : « Je préfère alors patienter ». Puis elle ajouta : « Il m'arrive dans ces crises de me découvrir, prie Dieu pour que cela ne m'arrive plus ». Et il pria pour elle. [Bukhari et Muslim]

36. ‘Abdullâh Ubn Mas'ud a dit : « C'est comme si je voyais encore le messager de Dieu racontant l'histoire de l'un des Prophètes que son peuple avait frappé au point de faire couler son sang. Il essuyait le sang de son visage et disait : « Seigneur Dieu! Pardonne à mon peuple car il ne sait pas ! ». [Bukhari et Muslim]

37. Selon Abou Sa'id et Abou Hourayra , le Prophète a dit : « Il n'est pas une fatigue ou une maladie, ou un souci, ou une peine, ou un mal, ou une angoisse qui touche le Musulman, jusqu'à l'épine qui le pique, sans que Dieu ne lui efface à cause de cela une partie de ses péchés ». [Bukhari et Muslim]

38. Ibn Mas'ud a dit : « Je m'introduis chez le Prophète alors qu'il etait en proie à une forte fièvre. Je dis : « O Messager de Dieu! Te voilà atteint d'une fièvre violente ! ». Il dit : « Oui vraiment. Je souffre autant que deux personnes ». Je dis « Est-ce du fait que tu obtiendras une double récompense ? » Il dit : « Oui, c'est ainsi. Il n'est pas un Musulman qui souffre d'un mal, d'une d'épine qui le pique, ou de quelque chose de plus important, sans que Dieu ne lui efface à cause de cela ses mauvaises actions et sans que ses péchés ne tombent comme tombent les feuilles mortes de l'arbre ». [Bukhari et Muslim]

39. Abou Hourayra a dit, le Messager de Dieu a dit : « Celui a qui Dieu veut du bien se voit touché dans ce qu'il à de plus cher ». [Bukhari]

40. Selon Anas , le Messager de Dieu a dit: « Aucun d'entre vous ne doit souhaiter la mort pour un mal dont il souffre. S'il doit absolument le faire qu'il dise : « Seigneur Dieu! Garde-moi en vie tant que la vie m'est préférable et fais-moi mourir si la mort m'est préférable ». [Bukhari et Muslim]

41. Khabbab Ibn Al Aratt a dit : « Nous nous plaignîmes un jour auprès du Messager de Dieu alors qu'il était allongé à l'ombre de la Ka'ba, la tête appuyée sur son manteau. Nous dîmes : « Pourquoi ne demandes-tu pas le soutien de Dieu ? Pourquoi ne pries-tu pas pour nous ? ». Il dit: « Parmi ceux qui vous ont précédés, on prenait l'un d'eux, on lui creusait un trou et on l'y mettait. On apportait ensuite une scie qu'on lui plaçait sur la tête qu'on sciait ainsi en deux morceaux. Ou bien on passait sur sa tête un peigne de fer jusqu'à lui arracher ce qu'il y avait au dessous de sa chair et de ses os. Il ne reniait pas pour autant sa foi. Par Dieu, le Seigneur parachèvera cette chose (l'Islam) jusqu'à ce que le voyageur aille sur sa monture de San'a' à Hadramawt ne craignant que Dieu ou le loup pour ses troupeaux ». [Bukhari]

Dans une autre version, il est dit : « Alors qu'il appuyait sa tête sur son manteau et nous avions souffert de durs tourments de la part des idolâtres. »

42. Ibn Mas'ud a dit : « Quand ce fut le fameux jour de Houneyn, le Messager de Dieu fit des préférences à certains dans le partage du butin. Ainsi donna-t-il à Al Aqra Ibn Habis cent chameaux. Il donna la même chose à ‘Ouyayna Ibn Hisn. Il donna aussi à des gens parmi la noblesse arabe en les favorisant dans le partage. Quelqu'un dit alors : « Par Dieu, voila bien une répartition qui manque de justice et où l'on a pas recherché la satisfaction de Dieu. » Je me dis alors : « Par Dieu, j'en informerai l'Envoyé de Dieu ! » Je me rendis effectivement auprès de lui et lui contai la chose. Son visage devint rouge intense et il dit : « Qui donc est juste si Dieu et Son Messager ne le sont pas ? » Puis il ajouta : « Que Dieu fasse miséricorde à Moïse ! On lui a fait en effet des torts bien plus grands et il endura pourtant avec patience. » Je dis : « Désormais, je ne lui rapporterai plus de tels propos. » [Bukhari et Muslim]

43. Selon Anas , le messager de Dieu a dit : « Quand Dieu veut du bien de Son serviteur, Il anticipe son châtiment ici-bas. Quand Il veut du mal de Son serviteur, Il s'abstient de le châtier pour sa faute jusqu'à ce qu'il en reçoive sa punition entière le jour de la résurrection. Le Prophète a dit aussi : « La grandeur de la récompense va de pair avec la grandeur de l'épreuve. Dieu , quand Il aime les gens, les éprouve. Celui qui accepte l'épreuve avec abnégation aura la satisfaction de Dieu; et celui qui lui oppose son mécontentement, Dieu sera mécontent de lui. » (Tirmidhi)

44. D'après Anas , l'un des fils de Abou Talha en était aux souffrances ultimes. Abou Talha sortit alors et l'enfant rendit l'âme. Quand Abou Talha rentra à la maison, il dit : « Quand est-il advenu de mon fils ? » Oum Souleym (sa femme) lui dit : « Il est maintenant plus calme que jamais. » Elle lui présenta son dîner qu'il mangea, puis il eut avec elle des rapports. Quand il en eut terminé, elle lui dit : « Allez enterrer l'enfant. » Le lendemain matin Abou Talha se rendit chez le Prophète et l'en informa. Il lui demanda : « Avez-vous eu des rapports? » Il dit : « Oui » Il dit : « Seigneur Dieu! bénis-leur leurs rapports! » Elle mit au monde un garçon. Abou Talha me dit alors : « Va le porter au Prophète et il envoya avec lui quelques dattes. Le Messager de Dieu demanda : « As-tu rapporté des choses avec lui ? » Je dis : « Oui, des dattes ». Le prophète prit et les mâcha. Il les plaça ensuite dans sa main et les lui colla à son palais. Il lui donna le nom de Abdullah. [Bukhari et Muslim]

Dans une version rapportée par Bukhari, Ibn 'Uyayna a dit : « Un ansar qui connaissait les neuf enfants de 'Abdullah attestait que chacun d’eux connaissait le Coran par coeur. »

Dans une autre version rapportée par Muslim, nous avons : « Un des fils d'Abu Talha et Umm Sulaym mourut. Cette dernière demanda à sa famille de ne rien dire à Abu Talha concernant la mort de son fils jusqu'à ce qu’elle-même l'en informe. Elle lui présenta son dîner qu'il mangea. Ensuite, elle se mit sous ses plus beaux apparats puis il s'unit à elle. Lorsqu'ils eurent terminé, elle lui dit : « Abu Talha, que dirais-tu si des gens prêtaient quelque chose puis demandaient à le récupérer, pourrait-on le leur refuser? » - « Non, répondit Abu Talha. »

Elle dit alors : « Dans ce cas, demande à Dieu de te récompenser pour avoir accepté avec résignation la mort de ton fils. » Il fut pris de colère et dit : « Tu m'as laissé m’éprendre de toi et ensuite tu m’annonces la mort de mon fils ! » Il alla trouver le Prophète et l'informa de ce qui s’était passé. Le Prophète dit: « Que Dieu bénisse votre nuit ! » Elle tomba enceinte. Plus tard, l'Envoyé de Dieu était en voyage et elle l'accompagnait. Le Prophète ne revenait jamais de voyage durant la nuit. Lorsqu'ils furent proches de Médine, elle se plaignit de douleurs (dues à l’accouchement).

Abu Talha se détacha alors de la caravane afin de s'occuper d'elle et l'Envoyé de Dieu reprit sa route ; Abu Talha dit alors : « Seigneur, Tu sais bien que j’aime sortir avec l'Envoyé de Dieu quand il sort, et rentrer avec lui lorsqu'il rentre. Mais me voici donc retenu par ce que Tu vois. » Umm Sulaym lui dit cependant : « Abu Talha, je ne sens pas mes douleurs habituelles. Poursuis donc ta route. » Nous reprîmes alors notre chemin. Les douleurs de l’accouchement se manifestèrent véritablement dès leur arrivée à Médine. Elle mit au monde un garçon. Ma mère me dit : « 'Anas, ne laisse personne l'allaiter jusqu'à ce que tu l'aies porté à l'Envoyé de Dieu. » Le lendemain matin, je le remis au Prophète. »

45. Selon Abu Hurayra , le Prophète a dit :
« L'homme fort n'est pas celui qui excelle en matière de lutte, mais c'est celui qui se maitrise sous l'emprise de la colère. » [Bukhari et Muslim]

46. Sulayman ibn Surad rapporte :
J'étais assis aux côtés du Prophète lorsque deux hommes s'insultèrent l'un l’autre. Le visage de l’un d'eux rougit et les veines de son cou gonflèrent. Le Prophète dit à ce moment : « Je connais une parole qui aurait apaisé sa colère. S'il avait dit : « Je me mets sous la protection de Dieu contre Satan le maudit », sa colère se serait dissipée. » On dit alors à cet homme : « Le Prophète t’a demande de prononcer cette formule. » [Bukhari et Muslim]

47. Selon Mu'adh ibn Anas , le Prophète a dit :
Celui qui contient sa colère alors qu'il est en mesure de l'assouvir, Dieu l'appellera le jour du Jugement entre toutes les créatures et lui permettra de choisir ce qu'il veut parmi les houris. [Abu Dawud et Tirmidhi]

48. Abu Hurayra rapporte :
Un homme demanda au Prophète : « Fais-moi une recommandation. » Le Prophète répondit : « Ne te mets pas en colère. » L’homme réitéra sa question plusieurs fois et le Prophète de répondre à chaque fois : « Ne te mets pas en colère. » [Bukhari]

49. Selon Abu Hurayra , le Prophète de Dieu a dit : « Les croyants et les croyantes ne cesseront d’être éprouvés dans leurs personnes, leurs enfants et leurs biens jusqu'a ce qu’ils rencontrent Dieu le Très-Haut, absous de tout péché. [Tirmidhi]

50. Ibn 'Abbas rapporte : 'Uyayna ibn Hisn se rendit chez son neveu Hurr ibn Qays qui comptait parmi ceux qui entouraient 'Umar dans son assemblée formée de connaisseurs du Coran, fussent ils jeunes ou âgés. 'Uyayna dit a son neveu : «  Toi qui as de la considération auprès du Commandeur des croyants ('Umar), demande-lui donc de m'accorder une audience. » 'Umar la lui accorda. Une fois entré chez 'Umar, il lui dit : «O Ibn al-Khattab ! Gare à toi ! Car, par Dieu, tu ne nous donnes pas en abondance et tu ne juges pas de nos différends équitablement. » 'Umar devint furieux et voulut le corriger quand Hurr lui dit: « O Commandeur des croyants! Dieu le Très-Haut S'est adressé à Son Prophète en ces termes : « Sois indulgent, commande ce qui est convenable et éloigne-toi des ignorants. » (Coran 7/199) Or, cet homme est sans aucun doute ignorant. » Lorsque 'Umar entendit ce verset, il n'outrepassa pas ce commandement, car il respectait scrupuleusement les prescriptions divines du Coran. [Bukhari]

51. Selon Ibn Mas'ud , le Prophète a dit: « Après moi se produiront des événements que vous désavouerez. » Ils dirent : « Que nous ordonnes-tu, Prophète de Dieu ? » - « Remplissez vos obligations et demandez à Dieu ce qui vous revient de droit. » [Bukhari]

52. Aba Yahya Usayd ibn Hudayra rapporte : Un ansar dit au Prophète : « O Envoyé de Dieu! Peux-tu m’attribuer une fonction comme tu l'as fait pour untel ? » Le Prophète répondit alors : « Vous subirez après moi de grands troubles. Faites donc preuve de patience jusqu'à ce que vous me rencontriez près du bassin. » [Bukhari et Muslim]

53. Abu Ibrahim 'Abdullah ibn Abi Awfa rapporte :
L’Envoyé de Dieu , lors d'une de ses batailles, attendit que le soleil commence a décliner, puis il se leva et dit : « O gens! Ne souhaitez pas la rencontre de l'ennemi et demandez plutôt à Dieu de vous préserver. Mais si vous le rencontrez, soyez patients et sachez que le Paradis se trouve à l'ombre des sabres. » Le Prophète  ajouta ensuite : « Seigneur! Toi qui as révélé le Livre, qui mets les nuages en mouvement et qui défais les factions, vaincs-les et accorde-nous la victoire. » [Bukhari et Muslim]

 

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