Ryadh Salihin

Le Jardin des Vertueux


 

Sommaire | Chap. 1 | 32. Le mérite des faibles et des pauvres parmi les musulmans

Allah a dit :

Coran 18.28 : [Fais preuve de patience [en restant] avec ceux qui invoquent leur Seigneur matin et soir, désirant Sa Face. Et que tes yeux ne se détachent point d'eux.]

 

252. Hàritha Ibn Wahb a dit : « J'ai entendu le Messager de Dieu dire : « Voulez-vous que je vous indique qui sont les gens du Paradis? Ce sont les êtres faibles et méprises qui, s'ils venaient à faire un serment en comptant sur Dieu pour le réaliser, se verraient exaucés. Vous dirais-je qui sont les gens de l'Enfer ? Ce sont les êtres grossiers, avides de richesse, avares et orgueilleux. » [Bukhari et Muslim]

253. Sahl Ibn Sa'd Asâ'idi a dit : « Quelqu'un passa devant le Prophète qui dit à un homme assis près de lui : « Que penses-tu de cet homme ? » L'autre dit : « Il fait partie des notables. Par Dieu, il mérite qu'on lui donne la main de toute femme qu'il demande en mariage, et s'il intercédait, il serait digne d'être entendu. » Le Messager de Dieu ne dit rien. Puis vint à passer quelqu'un d'autre. Le Messager de Dieu dit à son compagnon : « Que penses-tu de celui-ci ? » Il dit : « O Messager de Dieu! Voilà quelqu'un appartenant aux pauvres des Musulmans. Il mérite qu'on lui refuse la main de celle qu'il demande en mariage, qu'on n'accepte pas son intercession et, s'il parle, qu'on n'écoute pas ce qu'il dit ». Le Messager de Dieu dit alors : « Cet homme est préférable à la Terre entière peuplée de gens comme celui-la (le premier). » [Bukhari et Muslim]

254. Selon Abou Sa'id Al Khoudri , le Messager de Dieu a dit : « Il y eut une dispute entre le Paradis et l'Enfer. L'Enfer dit : « J'ai chez moi les tyrans et les orgueilleux ». Le Paradis répliqua : « J'ai chez moi les faibles et les miséreux d'entre les humains ». Dieu arbitra alors entre eux en disant : « C'est toi, Paradis, qui es Ma miséricorde et c'est par toi que Je la donne à qui Je veux. Et toi, Enfer, tu es Mon supplice et c'est par toi que Je tourmente qui Je veux. Je M'engage personnellement à assurer son plein à chacun de vous deux ». [Mouslim]

255. Selon Abou Hourayra , le Messager de Dieu a dit : « Le jour du Jugement, l'homme corpulent et gras ne pèsera même pas, au regard de Dieu, le poids d'une aile de moustique. » [Bukhari et Muslim]

256. Abou Hourayra rapporte : Le Prophete demanda des nouvelles d'une femme noire - ou d'un jeune garçon - qui avait pour charge de balayer la mosquée et qu'il ne voyait plus depuis un moment. On lui annonça alors quelle était morte. Il répondit : « Pourquoi ne m'en avez-vous pas informé ? » On aurait dit qu'ils ne lui avaient pas accorde grande importance. Le Prophète demanda : « Indiquez-moi sa tombe. » On la lui montra et le Prophète dirigea la prière mortuaire. Il dit ensuite : « Ces tombes sont remplies de ténèbres pour leurs habitants et Dieu les illumine par ma prière effectuée pour eux. » [Bukhari et Muslim]

257. Selon Abou Hourayra , le Messager de Dieu a dit : « Il se peut qu'un homme ébouriffé, poussiéreux et repoussé de toutes les portes, voie ses voeux exaucés et sa demande agréée s'il le demandait à Dieu. » [Muslim]

258. Selon Ousàma , le Messager de Dieu a dit : « Je me suis tenu devant la porte du Paradis et j'ai vu que la plupart de ceux qui y entraient étaient des pauvres. Les riches étaient retenus [attendant leur sort] à l'exception de ceux destinés à l'Enfer qui y étaient déjà précipités. Je me suis tenu devant la porte de l'Enfer, et j'ai vu que la plupart de ceux qui y entraient étaient des femmes. » [Bukhari et Muslim]

259. Selon Abou Hourayra , le Prophète a dit : « Il n'y a que trois nouveaux-nés qui ont parlé au berceau : Jésus-fils-de-Marie et celui [associé à] Jurayj. Ce Jurayj était un ascète qui s'était construit une tour. Alors qu'il était dans sa tour arriva sa mère juste au moment où il était en prière. Elle dit : « O Jurayj! » « Il dit : « O mon Seigneur! Dois-je répondre à ma mère ou poursuivre ma prière ? » et il continua sa prière. Sa mère s'en alla. Le lendemain elle revint le voir alors qu'il priait. Elle dit : « O Jurayj! » « Il dit : « O mon Seigneur! Dois-je répondre à ma mère ou poursuivre ma prière ? » et il continua sa prière. Le troisième jour il y eut la même scène et elle dit : « Seigneur Dieu! Ne le fais pas mourir avant qu'il ait regardé le visage des prostituées »

Les Enfants d'Israël parlèrent un jour de Jurayj et de son adoration pour Dieu. Or il y avait parmi eux une prostituée connue pour sa beauté. Elle leur proposa : « Si vous voulez, je vais certainement le soumettre à la tentation (le séduire) ». Elle vint à sa rencontre mais il ne se tourna même pas vers elle. Elle alla trouver un berger qui habitait dans la tour de l'ascète. Elle se donna à lui et elle tomba enceinte. Quand elle mit au monde son enfant elle dit : « C'est celui de Jurayj ». Les gens vinrent à lui, le firent descendre de sa tour qu'ils détruisirent,et se mirent à le battre. Il leur dit : « Que me voulez-vous donc ? »

Ils dirent : « Tu as commis un adultère avec cette prostituée et elle a eu de toi cet enfant ». Il dit : « Où est-il donc ? » Ils le lui apportèrent. Il leur dit : « Laissez-moi d'abord faire ma prière ». Il pria et, lorsqu'il eut terminé, il s'approcha du nouveau-né qu'il tapota sur le ventre puis il lui dit : « Enfant! Qui est ton père ? » Il dit : « Untel le berger ». Les gens se mirent à embrasser Jurayj et à passer leurs mains sur son corps. Ils lui dirent : « Veux-tu que nous te reconstruisions ta tour avec de l'or ? » Il dit : « Non, mais refaites-la en terre comme elle était » et ils le firent.

Le troisième nouveau-né à avoir parlé au berceau était en train de téter le sein de sa mère. Voilà que passa un cavalier à la fière allure et monté sur un beau cheval. Sa mère dit : « Seigneur Dieu! Faites que mon fils soit comme lui ! » L'enfant quitta le sein et se retourna vers le cavalier. Il le regarda et dit : « Seigneur Dieu! Ne faites pas que je sois comme lui ! » Il retourna ensuite au sein et se remit à téter (c'est comme si je voyais encore le Messager de Dieu tétant son propre doigt pour imiter l'enfant). Puis il dit : « Ils passèrent devant une jeune fille que les gens battaient en lui disant : « Tu as forniqué, tu as volé » et elle se contentait de leur dire : « Dieu me suffit pour ma défense et quel bon défenseur! » Sa mère dit : « Seigneur Dieu! Faites que mon fils ne soit pas comme elle! » L'enfant s'arrêta de téter, regarda la jeune fille et dit : « Seigneur Dieu! Faites que je sois comme elle! » C'est alors qu'il y eut entre lui et sa mère cette discussion. Sa mère lui dit : « Il est passé un homme à la belle apparence et j'ai dit : « Seigneur Dieu! Faites que mon fils soit comme lui! et tu as dit : « Seigneur Dieu! Ne faites pas que je sois comme lui! ». Puis des gens passèrent avec cette jeune fille qu'ils frappaient en lui disant : « Tu as forniqué, tu as volé ». J'ai dit alors : « Seigneur Dieu! Ne faites pas que mon fils soit comme celle-ci! » et tu as dit : « Seigneur Dieu! Faites que je sois comme elle ! ». Il dit : « Cet homme était un tyran et c'est pourquoi j'ai dit : « Seigneur Dieu! Ne faites pas que je sois comme lui! » Quant à cette jeune fille, ils lui disent : « Tu as forniqué » sans qu'elle n'ait jamais forniqué et : « Tu as volé » sans qu'elle n'ait jamais volé. C'est pourquoi j'ai dit : « Seigneur Dieu! Faites que je sois comme elle! » [Bukhari et Muslim]

 

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