Ryadh Salihin

Le Jardin des Vertueux


 

Sommaire | Chap. 14 | 253. Le miracle des saints et leurs mérites

Allah a dit :

Coran 10.62 : [En vérité, les bien-aimés d´Allah seront à l´abri de toute crainte, et ils ne seront point affligés, Ceux qui croient et qui craignent [Allah]. Il y a pour eux une bonne annonce dans la vie d´ici-bas tout comme dans la vie ultime. Il n´y aura pas de changement aux paroles d´Allah. Voilà l´énorme succès!]

Coran 19.25 : [Secoue vers toi le tronc du palmier: il fera tomber sur toi des dattes fraîches et mûres. Mange donc et bois et que ton oeil se réjouisse!]

Coran 3.37 : [Chaque fois que celui-ci entrait auprès d´elle dans le Sanctuaire, il trouvait près d´elle de la nourriture. Il dit: "ô Marie, d´où te vient cette nourriture?" - Elle dit: "Cela me vient d´Allah". Il donne certes la nourriture à qui Il veut sans compter.]

Coran 18.16 : [Et quand vous vous serez séparés d´eux et de ce qu´ils adorent en dehors d´Allah, réfugiez-vous donc dans la caverne: votre Seigneur répandra de Sa miséricorde sur vous et disposera pour vous un adoucissement à votre sort". Tu aurais vu le soleil, quand il se lève, s´écarter de leur caverne vers la droite, et quant il se couche, passer à leur gauche, tandis qu´eux-mêmes sont là dans une partie spacieuse (de la caverne)...]

 

1503. 'Abd r-Rahman Ibn Abi Bakr as-Sidiq rapporte : Les gens de la Suffa étaient des gens pauvres. Le Prophète dit un jour : « Que celui qui a de la nourriture pour deux invite une troisième personne ; s'il en a pour quatre, qu'il invite une cinquième ou sixième personne. » Abu Bakr emmena chez lui trois personnes, tandis que le Prophète en emmenait dix. Puis, Abu Bakr alla dîner chez le Prophète et il y resta jusqu'à la salat du soir. Il rentra chez lui à une heure tardive et sa femme lui demanda : « Qu'est-ce qui t'a retenu loin de tes hôtes ? » Il lui demanda : « Ne leur as-tu donc pas servi le dîner? » - « Ils ont refusé de toucher au dîner sans toi ! On leur à pourtant présenté la nourriture, mais ils ont refusé. »

['Abd r-Rahman Ibn Abi Bakr as-Sidiq, ajoute :] Je partis me cacher tandis qu'Abu Bakr se répandait en injures contre moi : « Qu'il est stupide ! Puisse-t-il se casser un membre ! » Puis il dit à ses hôtes : « Mangez de bonne grâce ! Quant à moi, par Dieu, je fais le serment de ne pas toucher à ce repas ! » Par Dieu, [poursuivit 'Abd r-Rahman] chaque fois que les hôtes prenaient une bouchée dans le plat, la nourriture ne cessait d'augmenter à l'endroit où elle avait été entamée. Alors que tous furent rassasiés, la nourriture était encore plus abondante qu'au début du repas. S'apercevant de cela, Abu Bakr dit à son épouse : « Ô soeur des Banu Firas, que signifie ceci ? » - « Rien, s'exclama-t-elle, sinon que ce plat est maintenant trois fois plus abondant qu'il ne l'était au début du repas. » Abu Bakr goûta au plat en disant : « C'est le diable qui est la cause de ceci [mon serment]. » Il en mangea encore une bouchée et porta le plat chez le Prophète .

Le lendemain matin, le plat se trouvait toujours chez lui [entièrement intact]. Or, à cette période, nous avions un pacte avec une certaine tribu mais celui-ci venait juste d'arriver à terme. Nous nous sommes alors répartis en douze détachements composés d'un certain nombre d'hommes dont Dieu Seul connaissait le chiffre. Tous mangèrent de ce plat. » [Bukhari et Muslim]

1504. Selon Abou Hourayra , le Prophète a dit : « Parmi les communautés qui vous ont précédés, il y avait des gens inspirés. S'il n'y en avait qu'un dans ma communauté, ce serait 'Omar. » [Bukhari et Muslim]

1505. Jabir Ibn Samoura rapporte : « Les habitants de Kufa se plaignirent de Sa'd (ibn Abi Waqqas) auprès de 'Omar ibn al-Khattab qui le destitua de son poste [de gouverneur] et le remplaça par 'Ammar. Ils se plaignirent jusqu'à prétendre qu'il ne savait pas faire correctement la salat. 'Omar le fit amener et lui dit : « Ô Abu Ishaq (surnom de Sa'd), ces gens prétendent que tu n'accomplis pas correctement la salat. » - « En ce qui me concerne, répondit Sa'd, je dirigeais la salat de la même manière que le Prophète sans rien en diminuer. Ainsi, je faisais la salat du soir en allongeant les deux premières raka'at et en raccourcissant les deux dernières. » - « C'est ce que nous avons toujours pensé de toi, Abu Ishaq, reprit 'Omar.»

'Omar envoya alors un ou plusieurs hommes à Kufa afin d'en interroger les habitants. Il ne laissa pas une seule mosquée sans qu'on s'y renseigne au sujet de Sa'd. Tous lui faisaient des éloges. Ils entrèrent enfin dans une mosquée qui appartenait aux Banu 'Abs. Un homme, connu sous le nom d'Usama ibn Qatada et surnomme Abu Sa'da, se leva et dit : « Puisque tu nous le demandes, sache que Sa'd ne participait pas aux expéditions militaires, il ne partageait pas avec équité et n'était pas impartial dans ses jugements. » Sa'd répliqua : « Par Dieu, je ferai ces trois prières : Seigneur, si Ton serviteur que voici est un menteur et qu'il s'est levé par ostentation et pour obtenir de la considération, prolonge sa vie, perpétue sa misère et soumets-le aux tentations ! » Longtemps après, lorsqu'on interrogea cet homme, il répondit : « Je suis un vieillard soumis aux tentations et victime des invocations de Sa'd. »

Abdal-Malik ibn 'Umayr, rapporteur du hadith d'après Jabir ibn Samura, a ajouté : « Je l'ai vu moi-même longtemps après, ses sourcils tombaient sur ses yeux à cause de la vieillesse et il abordait les jeunes filles dans la rue en leur faisant des clins d'oeil. » [Bukhari et Muslim]

1506. 'Orwa Ibn Zoubayr rapporte : Arwa, fille de Aws, se plaignit de Sa'id ibn Zayd ibn Amr ibn Nufayl auprès de Marwan ibn al-Hakam. Elle prétendit que Sa'id lui avait usurpé une partie de ses terres. Ce dernier rétorqua : « Pourrais-je lui prendre une quelconque part de ses terres après avoir entendu du Prophète ce que j'ai entendu ? » Marwan lui demanda : « Et qu'as tu entendu du Prophète ? » - « J'ai entendu le Prophète dire : "Celui qui s'empare injustement d'un empan de terre sera terrassé par les sept terres qui lui étrangleront [la gorge]." »

Marwan conclut : « Je ne te demanderai pas d'autre preuve apres celle-ci. » Sa'id invoqua alors Dieu en ces termes : « Ô Seigneur! Si cette femme ment, rends-la aveugle et fais-la mourir engloutie par ses terres ! » Elle ne mourut pas sans avoir perdu la vue. Et, alors qu'elle marchait sur sa parcelle de terre, elle tomba dans un trou, ce qui causa sa mort. » [Bukhari et Muslim]

1507. Jabir Ibn 'Abdullah rapporte : « La veille de la bataille de Uhud, mon père m'appela en pleine nuit et me dit : « J'ai le pressentiment que je serai un des premiers Compagnons du Prophète a être tué, et je ne laisse derrière moi personne qui ne me soit plus cher que toi, si ce n'est le Prophète . Je laisse derrière moi une dette, acquitte-t'en et sois bon à l'égard de tes soeurs. » Le lendemain, il fut la première victime. Je l'enterrai avec un autre combattant dans sa tombe. Puis il me répugna de le laisser ainsi avec un autre [dans la tombe], je le déterrai donc six mois plus tard et je le découvris alors dans le même état que le jour où je l'y avais mis, sauf son oreille [qui était rongée]. Je le mis seul dans une tombe. » [Bukhari]

1508. Anas rapporte : « Deux hommes parmi les Compagnons du Prophète sortirent de chez lui par une nuit obscure. On eut dit qu'ils avaient devant eux deux lampes qu'ils tenaient à la main. Lorsqu'ils se séparèrent, chacun des deux possédait sa propre lumière jusqu'à arriver chez eux. » [Bukhari]

Une version du même hadith précise que les hommes en question étaient Usayd ibn Hudayr et Abbad ibn Bishr.

1509. Abou Hourayra rapporte : Le Prophète avait envoyé un détachement de dix hommes en reconnaissance et avait mis à sa tête Asim ibn Thabit al-Ansari. Ils arrivaient dans une localité appelée Huda, située entre 'Usfan et La Mecque, lorsqu'on signala leur présence à un clan appartenant à la tribu de Hudhayl et appelé Banu Lihyan. Une centaine d'archers furent envoyés à leurs trousses. Lorsque Asim et ses compagnons s'aperçurent qu'ils étaient suivis, ils se retranchèrent dans un refuge où ils furent cernés par les Banu Lihyan.

« Si vous descendez vers nous, dirent les Banu Lihyan, nous tenons l'engagement formel de ne tuer aucun d'entre vous. » - « En ce qui me concerne, répondit 'Asim, jamais je ne descendrai pour me mettre sous la protection d'un infidèle. Ô Seigneur, informe Ton Prophète de notre situation. » Le combat s'engagea aussitôt. Asim fut tué à coups de flèches et trois hommes du groupe se placèrent sous la protection du pacte conclu : Khubayb, Zayd ibn Dathina et un autre. Les Banu Lihyan saisirent ces trois hommes et les ligotèrent avec les cordes de leurs arcs. « C'est là une première trahison, s'écria le troisième individu. Par Dieu, je ne vous accompagnerai pas ! Ceux-là (les victimes) sont pour moi un bel exemple. » On le traîna d'abord, puis on essaya de le faire monter et, comme il refusait, on le tua. On emmena ensuite Khubayb et Zayd ibn Dathina et on les vendit à La Mecque, après la bataille de Badr. Les Banu Harith ibn Amir ibn Nawfal ibn 'Abd Manaf achetèrent Khubayb qui avait tué Harith, le jour de Badr.

Ils le gardèrent un certain temps comme prisonnier et se résolurent à le tuer. Khubayb avait demandé à une des filles de Harith un rasoir pour se raser le pubis. Elle le lui prêta. Elle raconta qu'un jour, alors qu'elle n'y prêtait pas attention, son enfant se dirigea vers Khubayb qui le prit sur sa cuisse. Khubayb avait à la main son rasoir et la jeune femme prit peur. Khubayb le vit et lui dit : « Crains-tu que je tue ton enfant ? C'est une chose que je ne ferai jamais ! » La jeune femme dira plus tard : « Par Dieu, jamais je n'ai rencontré un prisonnier aussi bon que Khubayb ; je l'ai trouvé un jour en train de manger une grappe de raisin qu'il tenait à la main, alors qu'il n'y avait pas de fruits à La Mecque, et qu'il était solidement enchaîné. C'est un don que Dieu a fait à Khubayb. » Comme on l'emmenait pour le tuer hors du territoire sacré de La Mecque, Khubayb dit : « Laissez-moi accomplir deux raka'at. »

Cela fait, il revint vers ses bourreaux et leur dit : « Si je ne craignais que vous pensiez que j'avais peur de la mort, j'aurais prié davantage. Ô Seigneur, réduis leur nombre, élimine-les un par un et n'en laisse aucun en vie. [Puis il récita ces vers :] Peu m'importe, du moment que je suis musulman, comment je serai tué, puisque c'est pour Dieu que je succombe. C'est l'Etre suprême qui en a décidé ainsi et, si elle veut, Sa bénédiction fera rassembler de nouveau mes membres dispersés. »

C'est donc Khubayb qui institua la coutume d'accomplir deux raka'at pour le condamné à mort. Le Prophète informa ses Compagnons de ce qui était arrivé [à ces hommes] le jour même de leur mort. Les Qurayshites, quand ils apprirent la mort de Asim ibn Thabit, dépêchèrent quelques individus pour récupérer une partie de son corps permettant de s'assurer de son identité, parce que Asim avait tué un de leurs notables [à Badr]. Mais Dieu envoya sur le cadavre une nuée de guêpes qui le protégea des émissaires qui ne purent le mutiler. [Bukhari]

1510. Ibn 'Omar rapporte : « Je n'ai jamais entendu 'Omar dire à propos de quelque chose : « Il me semble qu'il en est ainsi » sans que la réalité soit conforme à son opinion. » [Bukhari]

 

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