Salama b. al-Akouaâ était un habile archer : ses cibles, il ne les râtait que rarement. En outre, quand il embrassa l'Islam, il se donna corps et âme à la cause musulmane.
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En l'an 06 de l'Hégire, il fut parmi les compagnons de l'allégeance d'ar-Radhouan, laquelle survint après la sortie du Messager
et des compagnons en vue du pèlerinage et après la fausse rumeur de l'assassinat d'Othman b. Affan à la Mecque. Plus tard, Salama laissa ce témoignage concernant cette allégeance importante : « J'ai juré, sous l'Arbre, allégeance au Messager
, au prix de ma vie, puis je me suis mis de côté. Puis, quand le nombre des gens s'est atténué, il m'a dit : « Ô Salama, pourquoi ne prêtes tu pas allégeance ? Ô Messager de Dieu, j'ai prêté allégeance, ai-je dit. - Encore une fois, a-t-il dit. » Je lui ai alors prêté allégeance (une seconde fois)» Par la suite, il fut très fidèle à cette allégeance. Pour preuve, ce témoignage de Salama lui-même : « J'ai fait sept expéditions avec le Messager
et neuf expéditions avec Zayd b. Haritha. »
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Salama était en outre parmi les combattants musulmans qui excellaient dans le tir des flèches et des lances. Sa méthode de combattre ressemblait beaucoup à celle des guérillas d'aujourd'hui. Quand son ennemi l'attaquait, il opérait un repli tactique. Et quand son ennemi retournait sur ses pas ou marquait un arrêt pour se reposer, il l'attaquait. C'est avec cette méthode qu'il avait harcelé seul la troupe polythéiste commandée par Ouyayna b. Hisn al-Fizary, lors de l'expédition de dhou Qarad.
En effet, lorsque ces polythéistes firent une incursion dans les environs de Médine, Salama b. al-Akouaâ sur leurs traces et continua à les harceler jusqu'à l'arrivée du Messager
à la tête d'un groupe de combattants. Ce jour-là, le Messager
avait dit à ses compagnons : « Salama b. al-Akouaâ est le meilleur de nos fantassins. »
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D'autre part, Salama ne connut de plus grande peine et de plus grande tristesse que lors de la mort de son frère Amr b. al-Akouaâ dans la bataille de Khaybar. Dans cette bataille, son frère, en livrant un combat acharné à un ennemi se donna un coup mortel. Alors certains musulmans dirent : « Pauvre Amr. Il n'a pas triomphé de la rétribution du martyre. » Salama en fut tellement affligé qu'il alla interroger le Messager
sur le sujet : « Ô Messager de Dieu, avait il dit, est-il vrai qu'Amr a son action vaine ? - Il a été tué en combattant, avait répondu le Prophète
, et il a eu deux salaires! Et maintenant, il est en train de nager dans les rivières du Jardin! »
En outre, Salama était un homme très généreux, surtout lorsqu'on lui demandait la chose au nom de Dieu. Ainsi, lorsque quelqu'un voulait avoir quelque chose appartenant à Salama, il lui dit : « Pour la face de Dieu, je te demande cela. » Et Salama le lui donnait.
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Par ailleurs, quand Othman b. Affan fut tué, Salama comprit très bien que les portes des troubles étaient désormais grandes ouvertes. Alors, pour ne pas faire usage de son arme contre un autre musulman, il se retira de Médine et alla s'exiler à ar-Rabdha. Puis, à la fin de sa vie, en l'an 74, il revint en visite à Médine. Il y passa le premier jour, le deuxième jour, puis au troisième jour, il décéda. Ainsi était-il retourné pour être enterré près de ces compagnons.