Médinoise, elle fut parmi les premières à se convertir à l'Islam après avoir entendu la prédication de Mus'ab ibn 'Umayr qui, semble-t-il, habita même dans sa maison. Um Sa'd fut l'épouse de Mu'adh ibn An-Nu'mân de la tribu des Abd Al-Ashal. Ils eurent six enfants : Sa'd, Amrû, Iyas, Aws, Akrab et Um Hizâm.
Sa'd ibn Mu'adh, maître des Aws, et Compagnon du Prophète
fut surnommé « As-Siddîq » après Abu Bakr avec Usayd ibn Al-Hudhayr. Ibn Al-Jawzî, dans son ouvrage Sifât as-safwa rapporte que la première maison à avoir embrassé l'Islam parmi les Ansars fut celle des Banû Al-Ashal, c'est-à-dire la maison de Um Sa'd.
Selon Ahmad Khalîl Jam'a, dans son ouvrage Les femmes élues du Paradis, le Prophète a dit : « La meilleure des demeures est celle des Banû An-Najâr, puis celle des Banû 'Abd Al-Ashal, puis celle des Banû Al-Hârith ibn Khazraj, puis celle des Banû Sa'da. Et dans toutes les demeures des Ansars, il y a du bien. »
Bukhârî et Muslim ont rapporté également que les premières femmes de Médine à prêter serment d'allégeance au Prophète
après son arrivée furent Um Sa'd ibn Mu'adh, Kabsha bint Râfi' ibn Ubayd, Um Âmir bint Yazîd ibn As-Sakan et Hawâ bint Yazîd ibn As-Sakan. Toute la famille de Um Sa'd s'engagea totalement avec un grand dévouement pour la défense de l'Islam.
Lors de la bataille de Badr, deux de ses fils, Sa'd et Amrû, furent aux premières lignes pour défendre l'Islam contre les gens de Quraysh. Ils revinrent victorieux en compagnie de leurs autres frères. Son fils Amrû mourut à Uhud, et elle accepta avec courage l'annonce de la nouvelle de son martyre.
Cependant, elle se montra très inquiète de la vie du Prophète
lorsqu'elle fut informée des nombreux morts sur le champ de bataille où elle se rendit aussitôt. Elle rendit grâce à Dieu en apercevant le Prophète et lui dit : « En te voyant sain et sauf, tout autre malheur devient insignifiant ! » Le Prophète
la remercia, lui présenta ses condoléances pour la mort de son fils et de douze autres personnes de sa tribu tombées également martyres.
Il lui dit : « Ô Um Sa'd, réjouis-toi et annonce la bonne nouvelle à leurs proches. Leurs morts se sont tous retrouvés au Paradis et ils ont intercédé pour eux ! » Plus tard, lors de la bataille du Fossé, son fils Sa'd fut blessé et mourut aussi martyr. Elle en éprouva un grand chagrin et le pleura longtemps. Le Prophète
connaissant le courage de cette femme, fit son éloge en ces termes : « Toute pleureuse est une menteuse sauf Um Sa'd. »
Elle fit cependant preuve d'une grande patience et accepta avec résignation le décret de Dieu. Après la mort de l'Envoyé de Dieu, elle vécut entourée du respect et de la considération de tous les Compagnons qui connaissaient ses vertus. Lorsque vint son heure, elle partit rejoindre, dans la proximité de son Seigneur, ses deux fils, Amrû et Sa'd, qui l'avaient précédée.
Que Dieu soit satisfait de Um Sa'd.