Le Sceau des Prophètes

Muhammad, Homme et Prophète (Muhammad : Sceau des prophètes)

Muhammed
Sceau des Prophètes

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La vie de Muhammad

La vie de Muhammed

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Premiers contacts avec l'Empire Byzantin

 

Lorsque le Prophète envoya ses émissaires aux souverains et empereurs des pays voisins pour leur transmettre le message de l'islam et les inviter à se soumettre à Dieu comme tous les êtres humains doivent le faire, il envoya son compagnon al-Hârith ibn 'Umayr apporter un message semblable à Shurahbîl ibn 'Amr de la tribu arabe des Ghassan, qui gouvernait Busrâ au sud de la Syrie actuelle. Busrâ était un gouvernorat de l'empire byzantin. Elle jouissait d'une forme d'autonomie politique car cette région était habitée par des immigrés arabes appartenant à la tribu des Ghassan.

Il est maintenant clair que les différents souverains et empereurs accueillirent les émissaires du Prophète avec plus ou moins d'hospitalité. Certains firent une réponse cordiale, d'autres envoyèrent des présents au Prophète, d'autres encore, comme le Négus d'Abyssinie et le souverain du Yémen, ne tardèrent pas à devenir musulmans. Seul l'empereur de Perse envoya une réponse brutale. Cependant, il ne fit pas maltraiter l'émissaire du Prophète, conformément à la tradition séculaire selon laquelle les émissaires et les ambassadeurs devaient être bien traités, quelle que soit la nature du message qu'ils apportaient.

Shurahbîl ibn Amr fit exception à tout cela. Son comportement s'écarta totalement de toutes les règles et valeurs de la diplomatie. Il fut non seulement brutal mais aussi délibérément injurieux envers le Prophète et l'islam en général. Il rencontra par hasard l'émissaire du Prophète, al-Hârith ibn 'Umayr, quand celui-ci était en route pour venir le voir, et lui demanda où il allait. Quand il comprit qu'il était un émissaire du Prophète, il ordonna qu'al-Hârith soit attaché, puis décapité.

Quand le Prophète apprit cela, il considéra ce traitement de son émissaire comme une insulte et un défi appelant une riposte immédiate. L'islam était encore en train de consolider sa position en Arabie même. Pour que les progrès réguliers de l'État musulman se poursuivent, il était important qu'il se fasse respecter de toutes les puissances avoisinantes. La population d'Arabie était convaincue que l'islam ne pourrait être écrasé par aucune autre force : les musulmans bénéficiaient du soutien de Dieu et ce soutien suffisait à vaincre leurs ennemis.

Ce sentiment général était la cause de la conversion d'un grand nombre de gens en Arabie. Si l'islam paraissait faiblir face à des forces plus importantes, la position d'une grande partie de ceux qui étaient prêts à venir grossir les rangs des musulmans serait fortement ébranlée. Les conséquences seraient très graves. Il importait donc au Prophète que la position du nouvel État musulman soit sauvegardée. Le Prophète décida donc d'envoyer une expédition pour donner une leçon à l'agresseur et montrer au reste du monde que le meurtre d'un ambassadeur de l'État musulman ne pouvait rester impuni.

Les trois commandants

Le Prophète demanda à ses compagnons de rejoindre l'armée qu'il s'apprêtait à envoyer à Busrâ. Comme d'habitude, les réactions furent très favorables et bientôt une troupe de trois mille hommes fut levée. Quand ils furent prêts à se mettre en route, le Prophète nomma trois de ses compagnons pour se succéder au commandement de la troupe au cas où le précédent serait tué. Lui-même était très occupé à Médine et ne pouvait pas prendre personnellement le commandement de l'armée.

Ainsi, l'armée partit sous le commandement de Zayd ibn Hâritha, qui avait été le tout premier homme à adhérer à l'islam. Le Prophète dit à l'armée que si Zayd était tué, ce serait Ja'far ibn Abî Tâlib qui prendrait le commandement. Si ce dernier était tué également, le commandement reviendrait à Abdullâh ibn Rawâha. Si Abdullâh était tué aussi, l'armée devrait elle-même se choisir un autre commandant.

Le Prophète ordonna à l'armée d'avancer jusqu'à la région où al-Hârith ibn 'Umayr avait été tué et d'inviter les habitants à devenir musulmans. S'ils acceptaient, les musulmans devraient les laisser tranquilles. Dans le cas contraire, ils devraient les combattre en implorant Dieu de les aider. Il leur ordonna également de ne rompre aucune promesse qu'ils donneraient et de ne tuer aucun enfant, aucune femme, aucun vieillard ni aucun moine retiré du monde pour prier.

Ils ne devaient couper aucun arbre ni ne détruire aucun bâtiment. Le Prophète accompagna l'armée jusqu'à l'extérieur de Médine, où il dit adieu aux commandants et aux soldats. L'armée musulmane s'efforça de dissimuler son but afin de prendre l'ennemi par surprise. Cependant, les nouvelles de son départ ne tardèrent pas à parvenir à ses ennemis, qui commencèrent donc à se préparer. Shurahbîl ibn Amr mobilisa toutes les tribus arabes dont il avait le contrôle. Ces tribus purent lui fournir une armée considérable.

La plupart des historiens évaluent leurs forces lors de cet affrontement à environ cent mille hommes. En outre, Héraclius, l'empereur de Byzance, envoya à son gouverneur un renfort de cent mille soldats byzantins. Une armée de deux cent mille hommes s'apprêtait ainsi à affronter une armée musulmane qui, bien qu'importante par rapport à l'État musulman de Médine, ne comprenait que trois mille soldats. Les historiens divergent quant à la manière dont Shurahbîl ibn Amr parvint à mobiliser une force aussi importante.

Certains suggèrent que la troupe byzantine avait accompagné Héraclius lors de son pèlerinage à Jérusalem, par lequel il entendait remercier Dieu pour sa victoire sur l'empire perse. Quelle que soit l'exactitude des témoignages historiques quant à l'importance des forces qui s'apprêtaient à rencontrer l'armée musulmane, il est certain que les musulmans étaient sur le point d'affronter une armée numériquement beaucoup plus puissante que la leur. Cela suggère que tous ceux qui se trouvaient en conflit avec les musulmans étaient conscients qu'il leur faudrait une armée très importante pour pouvoir triompher des musulmans.

Les victoires obtenues par ces derniers sur les Quraysh, sur les juifs de Khaybar et dans d'autres batailles étaient bien connues de leurs voisins. Il n'était donc pas étonnant que Shurahbîl ibn Amr aie recours à une armée aussi considérable pour affronter les musulmans.

Les musulmans, en revanche, n'avaient pas peur d'affronter une force plus importante que la leur. Selon un récit, Abu Hurayra, un compagnon du Prophète qui devint musulman après la signature de l'accord de paix d'al-Hudaybiyya, fut très étonné de la disparité entre les forces en présence à cette occasion. Il a relaté : « Je pris part à la bataille de Muta. Quand les ennemis s'approchèrent de nous, nous vîmes une armée considérable, bien équipée en armes et bien vêtue. J'en fus stupéfait. Thâbit ibn Arqam me dit : "Abu Hurayra, tu sembles surpris par la supériorité de leurs forces." Comme je répondais que oui, il dit : "Tu n'étais pas avec nous à la bataille de Badr. Ce n'est pas notre force numérique qui nous assure la victoire." »

Néanmoins, la disparité entre les deux armées était si évidente que les musulmans éprouvèrent la nécessité de s'arrêter pour réfléchir à ce qui les attendait. Quand ils atteignirent Ma'an, dans le sud de ce qui est aujourd'hui la Jordanie, ils reçurent des informations sur l'importance des forces qui s'apprêtaient à s'opposer à eux. Ils firent halte à Ma'an pendant deux nuits pour se consulter sur ce qu'il convenait de faire. Certains suggérèrent d'écrire au Prophète pour l'informer de la situation et de l'importance des forces ennemies, puis d'attendre ses ordres.

Il pourrait alors envoyer des renforts ou donner de nouvelles instructions. Abdullâh ibn Rawâha, le troisième commandant nommé par le Prophète, ne voyait pas la nécessité d'un tel délai. Il encouragea les musulmans à affronter l'ennemi sans hésiter :

La cause de votre hésitation présente est le prix même que vous cherchez à obtenir : le martyre. Nous n'avons jamais combattu d'ennemi en comptant sur notre supériorité numérique, sur notre meilleur équipement ni sur notre plus grand nombre de chevaux. Nous combattons uniquement avec cette religion dont Dieu nous a gratifiés. Poursuivons notre marche. J'étais présent à Badr où nous n'avions que deux chevaux. A la bataille d'Uhud, nous ne comptions qu'un seul cavalier dans nos rangs. Avançons, mes frères.

Nous sommes en passe de gagner l'un de ces deux grands prix : soit nous obtiendrons la victoire - c'est ce que Dieu et Son messager nous ont promis, et c'est une promesse qui se réalise toujours - soit nous obtiendrons le martyre, auquel cas nous rejoindrons nos frères qui sont allés au Paradis avant nous.

Ces paroles touchèrent beaucoup l'armée musulmane. Ce n'étaient pas de vains propos. Ce que 'Abdullâh ibn Rawâha venait de rappeler, tous y croyaient. Pour un musulman, un combat pour la cause de l'islam peut avoir pour issue une victoire honorable ou le martyre. Par conséquent, c'est soit une victoire pour la communauté, soit une victoire pour l'individu. Ils poursuivirent donc leur marche. Deux jours plus tard, ils atteignirent le but de leur expédition. Ils apprirent que les forces ennemies campaient dans un village appelé Mashârif. Des unités ennemies commencèrent à s'approcher d'eux. Ils prirent donc position dans un village appelé Mu'ta.

La bataille de Mu'ta

Bien que la décision prise par l'armée musulmane puisse paraître manquer de sagesse au vu de l'énorme disparité entre leurs forces et celles de leurs ennemis, les musulmans envisageaient toujours les questions graves à travers leurs propres critères. Cette armée, qui comprenait de nombreux soldats ayant déjà pris part à des batailles où les musulmans avaient affronté leurs ennemis, était généralement consciente que l'infériorité numérique pouvait être compensée par une force spirituelle supérieure.

Le discours de Abdullâh ibn Rawâha réveilla l'enthousiasme des soldats musulmans à tel point qu'ils avaient hâte de rencontrer l'ennemi. Quand l'armée musulmane prit position au village de Mu'ta, les forces byzantines marchèrent sur elle en nombre, cherchant ainsi à écraser les musulmans par leur seule supériorité numérique. Les musulmans déployèrent leurs forces, adoptant la tactique d'une concentration de la pression sur le centre tout en empêchant les flancs extérieurs de l'armée ennemie de tenter de les encercler. Le commandant musulman du flanc droit était Qutba ibn Qatâda, celui du flanc gauche 'Ubâda ibn Mâlik.

Ces deux commandants et leurs unités combattirent résolument pour contenir les troupes cherchant à écraser les unités du centre. La bataille faisait maintenant rage. Zayd ibn Hâritha était le premier commandant musulman. Il porta l'étendard de l'islam et se battit vaillamment. Il semble que les forces byzantines s'étaient fixées pour principal objectif de tuer le commandant musulman : elles concentrèrent leur attaque sur l'endroit où Zayd se battait et parvinrent bientôt à le tuer.

L'étendard fut alors porté par Ja'far ibn Abî Talib qui fit à son tour l'objet d'une attaque ennemie particulièrement virulente. Ja'far était un excellent combattant et frappa les soldats ennemis de tous côtés. Cependant, il ne pouvait résister à la pression constante à laquelle il était soumis. Il préféra mettre pied à terre pour mieux se battre et continua à se battre à pied, tenant toujours l'étendard de la main droite.

Tandis qu'il se battait ainsi, il fut blessé plusieurs fois. Puis un soldat ennemi parvint à lui couper la main droite, mais Ja'far prit alors l'étendard de la main gauche. Il fut à nouveau frappé et perdit sa main gauche. Malgré cela, il ne voulut pas lâcher l'étendard : il continua à le tenir avec le haut de ses bras tout en faisant face à l'ennemi. Sa position n'était plus tenable et il ne tarda pas à être tué. Il a été relaté que lorsque ses compagnons s'apprêtaient à l'enterrer, ils comptèrent sur son corps environ quatre-vingt-dix blessures.

L'étendard fut alors pris par Abdullâh ibn Rawâha, qui avait montré, depuis qu'il avait rejoint l'armée, que son voeu le plus cher était de mourir au combat. La bataille fut bientôt si acharnée que les soldats musulmans ne prirent même pas la peine de manger. Un cousin de Abdullâh lui donna néanmoins un morceau de viande en disant : « Mange cela et reprends des forces. Tu as presque épuisé ton énergie aujourd'hui. » Après avoir pris une bouchée, Abdullâh entendit le bruit des combats d'un côté et se dit : « Et je suis encore de ce monde ? » Il jeta le morceau de viande et se battit avec ardeur, finissant par être tué à son tour.

Le soir était presque tombé lorsque Abdullâh ibn Rawâha fut tué. Conformément aux instructions du Prophète les musulmans devaient choisir eux-mêmes leur commandant si les trois commandants qu'il avait nommés étaient tués. Thâbit ibn Arqam prit l'étendard et dit à ses compagnons : « Maintenant, vous devez choisir votre commandant. » Certains lui dirent : « C'est toi que nous choisissons. » Il répondit : « Non, je n'accepte pas. » Leur choix se porta sur Khâlid ibn al-Walîd, qui n'était venu rejoindre les musulmans que quelques mois auparavant.

C'était la première bataille de Khâlid dans les rangs des musulmans. Il était un excellent commandant militaire. Il comprit qu'une victoire totale n'était pas envisageable pour les musulmans avec un tel déséquilibre des forces. Sa priorité fut donc d'occuper l'ennemi pour le reste de la journée de telle façon que les pertes musulmanes ne soient pas trop lourdes. Quand l'obscurité arriva et que les deux années furent séparées pour la nuit, Khâlid avait encore beaucoup à faire.

Faisant le bilan de la situation, il comprit que le mieux que les musulmans pouvaient obtenir dans une telle confrontation était d'infliger le maximum de pertes à l'ennemi tout en limitant les leurs et en évitant une défaite totale. Il redéploya complètement ses forces, faisant passer son flanc droit à gauche et son flanc gauche à droite. Il intervertit aussi les positions de l'avant-garde et de l'arrière-garde.

Ce déploiement total eut lieu pendant la nuit. Il ordonna ensuite à un détachement de ses troupes de soulever le plus possible de poussière derrière l'armée et de faire le plus de bruit possible. À l'aube, les combats reprirent. Les soldats byzantins furent surpris de voir de nouveaux visages de toutes parts. Ils pensèrent que les musulmans avaient dû recevoir des renforts et eurent peur de s'engager trop avant dans la bataille. Les musulmans purent alors prendre l'initiative. Ils se battirent avec acharnement, tuant un grand nombre de soldats ennemis.

Khâlid ne souhaitait cependant pas que la bataille se poursuive indéfiniment. Pendant que ses troupes se battaient de toutes leurs forces, il entama un retrait très lent et très habile. Les commandants byzantins pensèrent qu'il essayait de les attirer lentement dans le désert. Ils craignirent, s'il les entraînait trop loin, de s'exposer à de plus grands risques. Ils jugèrent donc plus sage de résister à la tentation et restèrent sur leurs positions. Khâlid parvint quant à lui à désengager ses forces de cette manière sans subir trop de pertes.

Les historiens s'accordent à considérer ce retrait comme un grand succès. C'était en effet beaucoup plus difficile, dans une confrontation comme celle-là, qu'il ne l'aurait été d'obtenir la victoire si les deux camps avaient été de force égale. Un commandant de moindre envergure n'aurait pas réussi à se retirer en épargnant ses troupes. En outre, les musulmans parvinrent même à infliger de lourdes pertes à leurs ennemis.

Les musulmans ne perdirent lors de cette bataille que douze martyrs, dont les trois commandants nommés par le Prophète . Cela était dû au fait que l'armée byzantine avait concentré ses efforts sur le commandant car, à l'époque, tuer le commandant assurait la victoire. Toutefois, la discipline des musulmans avait introduit de nouveaux facteurs dans l'équation et les musulmans avaient perdu trois commandants sans que leur moral ne soit le moins du monde affecté.

Pour décrire la férocité de cette bataille, il suffit de se rappeler comment Ja'far ibn Abi Tâlib se battit jusqu'à finir par être tué. Khâlid ibn al-Walîd devait dire à propos de cette bataille : « Neuf sabres furent brisés entre mes mains à la bataille de Mu'ta. »

Ce grand nombre de sabres montre avec quelle ardeur le commandant des forces musulmanes se battait. Le principal résultat de la bataille fut qu'il donna aux Byzantins et à leurs agents arabes une idée de ce que c'était que combattre les musulmans. Jamais par la suite les Byzantins ne furent pressés d'affronter les musulmans. Chaque fois qu'une bataille s'annonçait, et il devait s'en produire beaucoup entre les deux camps, les Byzantins s'y rendaient le coeur plein de crainte.

En outre, cette bataille suscita un grand respect pour les musulmans chez les tribus arabes du Nord comme celles de Sulaym, Ashja', 'Abs et Dhubyân, qui commencèrent à se rallier aux musulmans. À Médine, le Prophète informa les musulmans des événements de la bataille. Il leur dit : « Zayd a pris l'étendard jusqu'à ce qu'il soit tué. Puis Ja'far l'a pris jusqu'à ce qu'il soit tué. Ensuite, Ibn Rawâha a porté l'étendard et a été tué à son tour. » Les yeux du Prophète étaient pleins de larmes tandis qu'il disait cela.

« Ensuite, il a été pris par un homme qui est un des sabres de Dieu, et il s'est battu jusqu'à ce que Dieu leur accorde le succès. » C'est là un témoignage du Prophète que ce que Khâlid et les musulmans firent lors de cette bataille était un grand succès. Aucun autre témoignage ni avis n'est nécessaire après celui-là. Néanmoins, lorsque l'armée revint à Médine, des enfants la reçurent avec des railleries et des remontrances. Ils disaient : « Déserteurs ! Vous désertez une bataille menée pour la cause de Dieu ? » Le Prophète rétablit cependant la vérité en disant : « Ce ne sont pas des déserteurs. Ils vivront pour se battre un autre jour. »

Quelques jours plus tard, le Prophète, parlant des commandants tués à la bataille de Mu'ta, dit : « Ils ne voudraient pas être avec nous maintenant. » Assurément, en effet, aucun martyr ne souhaiterait rentrer chez lui après avoir goûté aux bienfaits que Dieu lui a octroyés avec le martyre. Lee Prophète rendit aussi visite à la famille de son cousin, Ja'far ibn Abî Tâlib, le second commandant musulman. Il dit : « Ne pleurez plus la mort de mon frère. Montrez-moi ses enfants. »

On lui amena les trois garçons et il appela un barbier pour leur couper les cheveux. Il leur dit : « Muhammad [le fils de Ja'far] ressemble à notre oncle, Abu Tâlib. Abdullâh me ressemble par son apparence et ces manières. » Puis il prit 'Abdullâh par la main et agita la main, tout en implorant Dieu en ces termes : « Seigneur, prends soin de la famille de Ja'far. Bénis toutes les transactions que 'Abdullâh effectuera. » Il le répéta à trois reprises. Abdullâh devait devenir, en grandissant, l'un des hommes les plus généreux qui aient jamais vécu.

Leur mère mentionna le fait qu'ils étaient orphelins et le Prophète lui dit : « Crains-tu qu'ils ne vivent dans la pauvreté alors que je suis leur protecteur dans ce monde et dans la vie future ? » Ceci n'est qu'un exemple de l'attention que le Prophète portait à ses compagnons, en particulier ceux qui combattaient vaillamment pour la cause de l'islam.