Le Sceau des Prophètes

Muhammad, Homme et Prophète (Muhammad : Sceau des prophètes)

Muhammed
Sceau des Prophètes

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La vie de Muhammad

La vie de Muhammed

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La conquête des coeurs

 

Les livres d'Histoire parlent généralement de « conquête de La Mecque » lorsqu'ils évoquent les événements qui menèrent à la reddition de La Mecque. Or, le mot « conquête » suggère une véritable bataille militaire, tandis qu'il n'y eut pratiquement pas de combats à proprement parler lors de cette conquête. Il est donc plus approprié de parler de conquête des habitants de La Mecque : c'était là le véritable objectif de cette campagne.

Le succès obtenu par cette campagne n'a pas son pareil dans l'Histoire. Un homme revenait chez lui après avoir été rejeté par ses concitoyens, chassé de sa ville natale avec sa tête mise à prix, et être parvenu à s'enfuir et à s'établir ailleurs. Il était alors devenu puissant, s'assurant peu à peu la suprématie sur les territoires entourant la région dont il avait été chassé. Cet homme n'aurait-il pas dû rêver de se venger de ceux qui l'avaient chassé de chez lui, une fois qu'il en avait le pouvoir ?

Pourtant, l'idée même de vengeance était absente de l'esprit du Prophète . C'était tout le contraire qui le préoccupait : comment réduire le nombre de victimes, préserver la vie des habitants de La Mecque et obtenir la victoire sans verser le sang. Deux ans auparavant, quand le Prophète avait voulu se rendre à La Mecque avec ses compagnons pour accomplir la 'umra et qu'il avait compris que les Quraysh ne le laisseraient pas pénétrer à La Mecque, il s'était montré prêt à accepter tout arrangement permettant d'éviter une effusion de sang.

On aurait pu croire, par contre, que la violation par les Quraysh du traité de paix conclu par les deux camps à al-Hudaybiyya aurait tellement épuisé la patience du Prophète et de ses compagnons qu'ils n'auraient pas été prêts à pardonner cette trahison. Le Prophète n'était pas homme à laisser les choses en suspens quand une action décisive était nécessaire. Il ne fermait pas les yeux sur les actes hostiles si cela risquait de donner à l'ennemi le sentiment que les musulmans étaient faibles. Mais il ne recourait pas non plus à la force quand un geste d'apaisement donnait de meilleurs résultats.

Clémence, même pour les plus hostiles

Même les individus que le Prophète avaient condamnés à être tués quoi qu'il arrive ne le furent pas tous. Ceux d'entre eux qui lui manifestèrent d'une manière quelconque des regrets pour leur comportement passé furent pardonnés. Il ne faut pas oublier que ces gens avaient été condamnés à mort parce qu'ils avaient commis des crimes impardonnables. Mais malgré ces crimes, le pardon n'était pas difficile à obtenir dès lors qu'ils se montraient disposés à s'adapter à la nouvelle situation.

Pour apprécier pleinement l'attitude du Prophète , considérons l'incident suivant. Tandis que le Prophète accomplissait le tawâf autour de la Ka'ba, un homme de Quraysh appelé Fudâla ibn 'Umayr le regardait le coeur plein de rancune. Il se dit : « Pourquoi ne tuerais-je pas Muhammad maintenant qu'il se sent en sécurité ? Que m'importe ce qui m'arrivera ensuite, si je peux venger notre défaite ? » Cette idée à l'esprit, Fudâla se glissa juste derrière le Prophète. Celui-ci se retourna soudain vers lui et dit : « C'est Fudâla ? » L'homme répondit : « Oui, c'est Fudâla, Messager de Dieu. » Le Prophète lui demanda encore : « Qu'étais-tu en train de te dire ? » Fudâla répondit : « Rien. Je ne faisais que louer Dieu. »

Le Prophète rit et dit : « Implore le pardon de Dieu. » Il posa la main sur la poitrine de Fudâla et l'appuya un peu jusqu'à ce qu'il se calme. Fudâla disait plus tard : « Je jure par Dieu que lorsqu'il ôta la main de ma poitrine, personne au monde ne m'était plus cher que lui. » Il semble que Fudâla était alors un homme à femmes. En rentrant chez lui, il passa près d'une femme avec qui il avait une relation illégitime. Elle l'invita chez elle, mais il refusa en disant qu'il était maintenant musulman. Dès lors, il embrassa la foi, n'adorant que Dieu Seul, et renonça au culte des idoles.

Cet incident symbolise l'attitude du Prophète : une attitude fondée sur un pardon général et total qui effaçait toute hostilité et tout ressentiment. C'est ainsi que le Prophète put conquérir le coeur des Quraysh. Il ne leur fallut ensuite que quelques heures ou quelques jours pour commencer à déclarer leur adhésion à l'islam. Le principe fondant cette attitude du Prophète est parfaitement exprimé dans ce verset coranique : « La bonne action et la mauvaise ne sont pas pareilles. Repousse (le mal) par ce qui est meilleur; et voilà que celui avec qui tu avais une animosité devient tel un ami chaleureux. » (41.34)

L'attitude du Prophète fit tomber toutes les barrières qui séparaient les Quraysh de l'islam. La conquête des coeurs des Quraysh était totale. Safwân ibn Umayya appartenait à la jeune génération des chefs de Quraysh. Il était le chef du clan des Jumah. Il éprouvait une profonde rancune à l'égard du Prophète et des musulmans. En effet, à la bataille de Badr, Safwân avait perdu son père et son frère ; à la bataille d'Uhud, il avait perdu son oncle. On comprendra mieux comment Safwân ressentait ces pertes et la rancune qu'elles suscitaient, en se remémorant un incident qui eut lieu peu après la bataille de Badr et qui a été relaté précédemment.

Safwân discutait de leur deuil avec un ami intime, 'Umayr ibn Wahb, exprimant leur peine pour ceux qui avaient été tués à Badr. 'Umayr, un jeune homme plein d'enthousiasme, dit à Safwân : « Si ce n'était que j'ai de jeunes enfants qui n'ont personne pour subvenir à leurs besoins si je suis tué et que j'ai de lourdes dettes, je serais parti à Médine tuer Muhammad. J'ai un bon prétexte pour l'approcher : j'ai un frère que les musulmans ont fait prisonnier, et je ferai semblant de vouloir négocier sa rançon. » Safwân sauta sur l'occasion de faire tuer Muhammad pour venger son père et son frère. Il donna sa parole d'honneur à 'Umayr qu'il réglerait ses dettes et s'occuperait de ses enfants comme s'il était leur père, si 'Umayr allait à Médine pour essayer de tuer le Prophète . L'affaire fut conclue dans le plus grand secret.

Mettant son plan à exécution, 'Umayr fut à Médine quelques jours plus tard et entra à la mosquée pour rencontrer le Prophète . Quand il évoqua le prétexte de sa présence, le Prophète lui répéta mot pour mot sa conversation secrète avec Safwân. 'Umayr, ébahi, reconnut que seul un messager de Dieu aurait pu connaître son secret. Il embrassa l'islam, resta à Médine et lutta aux côtés des musulmans dans toutes les grandes batailles qui suivirent. Il va sans dire que Safwân fut plus que furieux lorsqu'il apprit la conversion de son ami à l'islam.

'Umayr continua à vouloir du bien à son ancien ami. Quand l'armée musulmane entra à La Mecque, ses pensées furent pour Safwân, qu'il espérait trouver dans un état d'esprit qui l'aiderait à devenir musulman. Il n'allait pas tarder à être déçu. Quand il s'enquit de son ami, on lui dit qu'il était parti pour Jeddah où il comptait prendre un bateau pour le Yémen. A l'époque, les Arabes considéraient les voyages en mer comme extrêmement dangereux. Mais ce qui était encore plus dangereux pour Safwân, selon 'Umayr, c'était de rester hostile à l'islam et de laisser ses rancunes personnelles lui masquer la vérité.

'Umayr se dit qu'il devait faire tout son possible pour sauver son ami. Il alla trouver le Prophète et lui dit : « Messager de Dieu, Safwân ibn Umayya est le chef de son clan. Il s'est enfui pour t'échapper. Il a l'intention de prendre le risque d'embarquer en mer. Pourrais-tu me garantir sa sécurité, que Dieu te comble de bienfaits ? » Le Prophète accorda la requête de 'Umayr. Celui-ci lui demanda alors un signe qu'il pourrait donner à Safwân pour garantir sa sécurité, et le Prophète lui donna son propre turban, qu'il portait sur la tête en entrant à La Mecque.

Voyageant le plus vite possible, 'Umayr parvint à rattraper Safwân au moment où il embarquait sur un bateau. Il lui parla avec passion : « Safwân, toi pour qui je donnerais mon père et ma mère [une expression exprimant une grande affection]. Prends garde avant de te tuer. Je t'ai apporté une garantie de sécurité de la part du Messager de Dieu. » Safwân répondit d'un ton plein de défi : « Laisse-moi tranquille et ne me parle pas, menteur. » 'Umayr ne se laissa pas repousser, mais continua à l'exhorter : « Safwân, je suis venu ici après avoir parlé à celui qui est le meilleur, le plus généreux, le plus clément et le plus bienveillant des hommes. Il est ton cousin. Tu sais que tu peux avoir ta part de son honneur, de son pouvoir et de son royaume. »

Il va sans dire que 'Umayr en appelait aux sentiments qui comptaient le plus pour tous les nobles arabes n'ayant pas encore reconnu le message de l'islam. Safwân, quelque peu amadoué, dit : « Je crains pour ma vie. » 'Umayr le rassura : « Il est bien trop bon et trop clément envers tout le monde pour que tu aies à craindre pour ta vie. » Conscient que partir au Yémen ne lui apporterait pas grand-chose et comprenant que 'Umayr disait la vérité et parlait réellement dans son intérêt, Safwan se laissa persuader qu'il valait beaucoup mieux qu'il reparte avec son vieil ami.

'Umayr l'emmena tout droit chez le Prophète . Une fois que 'Umayr eut salué le Prophète , Safwân dit : « Cet homme affirme que tu as garanti ma sécurité. » Le Prophète répondit : « Il dit vrai. » Safwân demanda : « Accorde-moi alors une période de deux mois pour réfléchir. » Le Prophète répondit : « Tu as quatre mois pour réfléchir et choisir librement. » Ainsi Safwân ibn Umayya fut-il libre d'aller et venir à La Mecque en toute sécurité, sans être aucunement contraint à embrasser l'islam. C'était un geste personnel du Prophète pour laisser un homme raisonnable choisir librement. Nous verrons plus tard comment ce traitement contribua à gagner Safwân à l'islam.

L'amour remplace l'hostilité

Le comportement du Prophète permit un changement d'attitude instantané de chaque habitant de La Mecque. L'inquiétude et la crainte pour leur vie, leur famille et leurs enfants disparut, laissant place à une nouvelle manière d'envisager l'islam. On ne pouvait pas s'attendre à ce que les gens oublient instantanément leur hostilité passée, mais il était raisonnable d'attendre qu'ils se demandent comment l'islam avait ainsi changé ces Arabes qui avaient répondu à l'appel du Prophète.

Comment étaient-ils parvenus à un tel degré de discipline ? Pourquoi attachaient-ils plus d'importance à l'exécution des ordres du Prophète qu'au pillage d'une ville opulente qui était tombée entre leurs mains après de longues années d'hostilité ?

En regardant les musulmans prier ensemble, les gens de La Mecque admiraient leur discipline et leur dévouement. En considérant les nouveaux liens tissés par l'islam au sein de la communauté musulmane, ils comprenaient que l'amour pur, pour Dieu Seul, était le lien qui avait remplacé toutes les loyautés antérieures afin de faire de ces tribus arabes une seule communauté, unie dans son dévouement à la cause de l'islam.

En outre, les gens de La Mecque pouvaient désormais écouter le Coran et réfléchir objectivement au sens de ses versets, pour la première fois de leur histoire. Dans le passé, ils avaient coutume de se moquer du Coran et de se conseiller mutuellement de ne pas l'écouter. Maintenant qu'ils étaient libérés des chaînes qui avaient restreint leur réflexion et fermé leurs esprits, ils pouvaient apprécier la profondeur et la sublimité de la foi musulmane, par opposition à leurs croyances païennes qui leur faisaient adorer des idoles faites de pierre et d'or.

On peut imaginer qu'un grand débat se déroulait dans les maisons et les lieux de réunion de Quraysh pendant les jours suivant la chute de leur ville aux mains du Prophète . Ceux des chefs de Quraysh qui étaient parvenus à surmonter leur hostilité passée vis-à-vis de l'islam et à le considérer dans la perspective nouvelle qui leur était offerte, ne tardèrent pas à se rendre compte que le meilleur moyen de remédier à leurs erreurs passées était d'embrasser l'islam et d'adhérer la nouvelle prédication qui promettait de changer le monde entier.

Ceux qui avaient des amis ou des proches parmi les musulmans, en particulier parmi ceux des Quraysh qui avaient émigré avec le Prophète, étaient aussi en contact avec eux et pouvaient donc en apprendre plus sur l'islam. Par conséquent, les gens venaient de plus en plus nombreux trouver le Prophète pour déclarer leur conversion à l'islam. C'était d'abord un phénomène individuel, mais au bout de quelques jours, la plupart des habitants de La Mecque voulurent devenir musulmans.

Le Prophète s'assit donc sur la colline d'as-Safâ, près de la Ka'ba, pour recevoir leurs serments de devenir musulmans. En dessous de lui, 'Umar ibn al-Khattâb recevait les serments des gens de Quraysh au nom du Prophète. Ils s'engageaient à obéir à Dieu et au Prophète autant qu'ils pourraient. Personne n'était obligé de venir, mais les gens comprenaient qu'ils étaient restés trop longtemps dans l'erreur et que la sagesse voulait qu'ils reconnaissent leur faute et la corrigent. Certains voulaient que leur serment d'allégeance comprenne l'engagement à émigrer de La Mecque pour rejoindre le Prophète.

Mujâshi' ibn Mas'ud, l'un des muhâjirûn, amena son frère Mujâlid au Prophète et lui dit : « Messager de Dieu, j'ai amené mon frère afin que tu reçoives son engagement à émigrer avec les muhâjirûn. » Le Prophète répondit : « L'émigration appartient désormais au passé. Ceux qui ont émigré [c'est-à-dire les muhâjirûn] en ont emporté toute la récompense. » Mujâshi' demanda : « Alors quel serment recevras-tu de sa part ? » Il répondit : « J'accepte son serment de devenir musulman, d'être un vrai croyant et de lutter pour la cause de Dieu. »

Le Prophète fit comprendre clairement aux habitants de La Mecque que ceux qui avaient émigré avec lui (les muhâjirûn) avaient atteint un niveau que nul autre ne pourrait atteindre. Ils avaient quitté leur ville natale pour lutter pour leur foi à un moment où la cause de l'islam était faible et menacée de toutes parts. Maintenant que l'islam était fort et que les gens le rejoignaient en nombre tous les jours, il n'était plus possible que les nouveaux musulmans atteignent un tel niveau.

Les gens pouvaient cependant lutter et oeuvrer pour leur religion afin que de plus en plus de gens la connaissent. Quand le Prophète eut reçu les serments d'allégeance des hommes de La Mecque, il rencontra les femmes de La Mecque et reçut leurs serments. Les serments des femmes étaient un peu plus détaillés. Elles devaient s'engager « à ne pas donner d'associés à Dieu, à ne pas voler, à ne pas commettre de fornication ni d'infanticide, à ne pas attribuer à leurs maris d'enfants illégitimes et à ne pas désobéir au Prophète en ce qui est réputé convenable ».

Un incident servira à illustrer l'ambiance détendue régnant à La Mecque pendant que le Prophète recevait ces serments et l'absence totale de contrainte. Hind bint 'Utba était l'épouse d'Abû Sufyân, le chef de La Mecque. C'était une femme passionnée qui avait entretenu une profonde rancune à l'égard du Prophète et des musulmans. Elle avait perdu son père et son frère à la bataille de Badr et s'était vengée en faisant tuer l'oncle du Prophète à la bataille d'Uhud. Quand il eut été tué, elle l'avait défiguré, lui avait ouvert le ventre, en avait sorti son foie et avait essayé de le manger cru.

Maintenant, elle venait trouver le Prophète pour déclarer son allégeance à l'islam. Cependant, elle s'était dissimulée le visage pour qu'il ne la reconnaisse pas. Elle craignait qu'il ne veuille venger la mort de son oncle. Malgré tout, l'ambiance était détendue et elle put commenter chaque élément du serment requis des femmes. Quand le Prophète dit aux femmes de La Mecque : « Faites le serment de n'attribuer la divinité à aucun autre que Dieu », Hind dit : « Tu nous demandes certainement plus que ce que tu as demandé aux hommes. » Il poursuivit : « De ne pas voler. » Hind dit : « J'avais l'habitude de prendre de l'argent à Abu Sufyân, de petites sommes sans qu'il s'en aperçoive. Je ne sais pas si cela est acceptable. »

Abu Sufyân, son époux, qui était présent, dit : « Tout ce que tu as pris dans le passé est à toi. » Le Prophète dit : « Alors tu es Hind bint 'Utba ? » Elle répondit : « Oui. Pardonne le passé, que Dieu te pardonne. » Le Prophète continua à énoncer les termes du serment : « Et de ne pas commettre l'adultère. » Hind dit : « Messager de Dieu, une femme honorable commettrait-elle l'adultère ? » Quand le Prophète mentionna l'élément suivant du serment : « Et de ne pas tuer vos enfants », elle dit : « Nous les avons élevés de l'enfance à l'âge adulte, et toi et tes compagnons les avez tués à Badr. » ('Umar ibn al-Khattâb rit de cette remarque.)

Le Prophète continua alors à énoncer les autres termes du serment et chargea 'Umar de recevoir leurs serments. Le Prophète resta près de vingt jours à La Mecque. Il voulait que le changement de caractère de la ville soit complet. Il prit aussi soin de supprimer tout signe d'idolâtrie. Nous avons déjà évoqué le fait qu'il avait ordonné d'enlever toutes les idoles se trouvant dans la Ka'ba et autour. Il ordonna ensuite que personne à La Mecque ne conserve une idole dans sa maison.

Les gens de La Mecque avaient en effet coutume de garder chez eux des idoles qu'ils touchaient en sortant ou en revenant pour en rechercher la bénédiction. Les gens de La Mecque exécutèrent cet ordre et toutes les idoles furent brisées. Hind bint 'Utba prit une hache pour détruire son idole. En frappant, elle dit : « Tu nous as trompés. »

Le Prophète envoya également plusieurs expéditions dans les environs pour enlever et briser toutes les idoles. Khâlid ibn al-Walîd fut envoyé à la tête d'un détachement de trente cavaliers à la vallée de Nakhla pour détruire l'idole appelée al-'Uzzâ, la plus grande idole de la région. Khâlid exécuta les ordres du Prophète et détruisit la maison où l'idole était conservée. Son gardien criait de toutes ses forces : « Al-'Uzza, montre leur ta colère ! » Mais al-'Uzza n'était qu'une statue.

Amr ibn al-'As fut, lui, envoyé avec un détachement de troupes musulmanes à Hudhayl, où il détruisit l'idole Suwâ'. Son gardien demanda à Amr en le voyant approcher : « Que veux-tu ? » Amr répondit qu'il voulait détruire Suwâ' et le gardien tenta de le persuader de n'en rien faire, pour sa propre sécurité. Amr lui dit : « Tu es resté aussi ignorant qu'auparavant. »

Sa'îd ibn Zayd fut envoyé détruire une autre idole importante, Manât, qui était adorée par les tribus de Médine avant leur conversion à l'islam. Ainsi les marques de l'idolâtrie furent-elles supprimées de La Mecque et de ses environs, tandis que la majorité des habitants de La Mecque devenaient musulmans. Les Quraysh avaient été la principale tribu s'opposant à l'islam.

Maintenant qu'ils s'étaient soumis, les forces hostiles à l'islam allaient-elles considérer la défaite des Quraysh comme la leur, ou allaient-elles essayer de se regrouper et de réunir leurs forces pour contrecarrer l'expansion de l'islam ?